L’autorité antitrust britannique a donné son feu vert, il y a quelques jours, à Amazon pour le rachat d’iRobot. À contre-courant, l’Union européenne devrait, quant à elle, ouvrir une enquête sur cette acquisition le mois prochain. Elle craindrait une atteinte à la confidentialité des données des utilisateurs d’aspirateurs robots.

Le compte à rebours est lancé pour Amazon

La quatrième acquisition la plus importante de l’histoire d’Amazon va devoir attendre. La relation entre les robots ménagers et le géant de l’e-commerce a démarré en 2021. L’entreprise avait présenté Astro, un robot permettant de livrer des articles à une personne, de suivre un enfant pour surveiller qu’il ne se blesse pas ou encore d’appeler en visioconférence des proches. Dans l’optique d’être encore plus présent dans les foyers, le géant de l’e-commerce a annoncé, en août 2022, son intention de racheter iRobot. Il s’agit du pionnier des robots aspirateurs avec sa gamme Roomba. L’opération est estimée à 1,7 milliard de dollars.

Les régulateurs se sont presque instantanément saisis de l’affaire. La Federal Trade Commission (FTC), l’autorité de la concurrence américaine, a lancé une enquête en septembre et n’a toujours pas rendu son verdict. La Competition and Markets Authority (CMA), l’agence britannique a donc, elle, décidé d’approuver le rachat le 16 juin.

La Commission européenne a commencé une investigation préliminaire en février. Au cours de ce mois de juin, Bloomberg et Reuters ont révélé qu’elle pourrait se transformer en enquête approfondie dès le 6 juillet prochain.

Il ne s’agirait pas de la première fois que la Commission européenne et la CMA prendraient des décisions divergentes dans le milieu de la tech. Le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft de 69 milliards de dollars a été approuvé par les européens, alors que les britanniques ont émis leur véto.

À travers la transaction d’Amazon et iRobot, l’UE craindrait que le géant de l’e-commerce ne porte atteinte à la confidentialité des données de ses clients. Il pourrait connaître en détail la vie privée et les habitudes des utilisateurs dans leur domicile. En effet, la firme possède une multitude de produits collectant des informations comme les enceintes Echo, l’assistant Alexa, les appareils de domotique Ring et Blink, et les robots de iRobot.

Selon des sources proches, Amazon ne disposerait apparemment pas d’une solution satisfaisante à présenter à la Commission européenne en cas d’ouverture d’une enquête le 6 juillet prochain. L’entreprise fondée par Jeff Bezos devra faire des efforts pour convaincre, avant cette date critique, que l’acquisition est bénéfique pour la concurrence.