L’autorité antitrust britannique vient de donner son feu vert à Amazon pour le rachat d’iRobot. Ses homologues européens et américains, eux, se penchent encore sur la question.

Plusieurs enquêtes en cours sur le rachat par Amazon

Annoncée à l’été 2022 pour 1,7 milliard de dollars, cette acquisition va permettre au géant de l’e-commerce d’asseoir sa présence dans le secteur des objets connectés en mettant la main sur le fabricant des aspirateurs Roomba. Très vite, les régulateurs se sont mêlés à l’affaire. La Federal Trade Commission (FTC), agence fédérale américaine qui protège les consommateurs et combat les pratiques anticoncurrentielles, a lancé une enquête sur l’opération mais n’a pas encore rendu son verdict.

La Commission européenne, elle, a débuté une investigation préliminaire en février, et il y a de grandes chances qu’elle évolue en enquête approfondie dès le 6 juillet prochain. Il s’agit de la date qu’elle s’est fixée pour annoncer sa décision. Les régulateurs s’intéressent à cette opération pour deux raisons. D’une part, Amazon va se positionner en tant qu’acteur dominant sur le marché des robots domotiques. De l’autre, elle va accéder aux informations de reconnaissance spatiale récoltées par les aspirateurs au sein du foyer de leurs détenteurs.

De son côté, la Competition and Markets Authority (CMA), agence britannique de surveillance des marchés, a rendu son verdict le 16 juin dernier. Elle a décidé d’approuver le rachat, rapporte Bloomberg.

Pas de nuisance pour le marché britannique, estime la CMA

Elle estime que l’acquisition ne nuira pas à la concurrence au Royaume-Uni, en grande partie car la position d’iRobot sur le marché britannique est « modeste » et que l’entreprise compte déjà plusieurs rivaux. En outre, la possibilité qu’Amazon puisse utiliser sa plateforme pour « désavantager » les rivaux d’iRobot repose sur des craintes non fondées, considère la CMA. L’entreprise « ne sera pas incitée à le faire » étant donné que le marché britannique des aspirateurs robots reste peu signifiant pour le moment.

Cette décision de la CMA peut surprendre. Il y a quelques semaines, l’autorité annonçait son rejet du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, entraînant de nombreuses critiques à son encontre. « La décision d’autorisation est une riposte utile aux allégations, qui ont pris une importance particulière récemment à la lumière de l’acquisition de Microsoft et d’Activision, selon lesquelles la CMA est anti-technologie ou étouffe indûment la croissance économique dans le secteur », commente Alex Haffner, avocat spécialisé en droit de la concurrence au cabinet d’avocats Fladgate.

Si cette annonce est une bonne nouvelle pour Amazon, la firme a encore du chemin à parcourir et doit encore attendre les décisions des régulateurs britanniques et européens.