Amazon et iRobot ont accepté de coopérer avec la FTC et de partager des données sensibles sur leurs deux entreprises avec cette dernière. En effet, l’agence chargée de surveiller les pratiques anticoncurrentielles a décidé de lancer une enquête sur le rachat d’iRobot par Amazon.

Une acquisition qui pose question

Annoncée au mois d’août pour un montant d’1,7 milliard de dollars, l’acquisition devrait permettre au géant de l’e-commerce d’enrichir grandement son offre d’appareils connectés avec les aspirateurs Roomba. Capables de cartographier le foyer des gens afin de nettoyer le sol en évitant les obstacles, ces machines ont connu un immense succès dans le monde.

Une opération de telle ampleur fait toutefois craindre le pire aux défenseurs de la vie privée, notamment car elle va permettre à Amazon d’obtenir les plans de l’intérieur des maisons de millions de détenteurs d’aspirateurs Roomba, ce qui, en plus de poser des questions sur le respect de la vie privée, pourrait l’aider à étouffer davantage la compétition.

Si Amazon a affirmé avoir été « un très bon gestionnaire des données des personnes dans toutes ses activités » et ne pas faire l’acquisition d’iRobot pour recueillir des renseignements sur les maisons des gens, une vingtaine d’organisations se sont fermement opposées au rachat. Il s’agit d’ailleurs de l’une des raisons pour laquelle la FTC a lancé une enquête sur ce dernier. Pour l’heure, Amazon et iRobot se montrent coopératives et ont fourni les données demandées à l’agence fédérale, rapporte Ars Technica.

Un aspirateur Roomba.

Avec ce rachat, Amazon va avoir accès aux données récoltées par les aspirateurs Roomba dans les foyers de leurs détenteurs. Photographie : iRobot

La FTC enquête aussi sur un autre rachat

Les deux entreprises vont donc devoir rester patientes. Les enquêtes sur de telles fusions durent en général un an. Ensuite, la FTC peut intenter une action en justice pour la bloquer, demander des concessions ou ne pas donner de nouvelles, permettant aux firmes de compléter l’opération.

Le rachat d’iRobot n’est pas le seul sur lequel l’agence enquête. Quelques semaines avant l’annonce de l’opération, Amazon a en effet révélé l’acquisition de One Medical pour 3,9 milliards de dollars, une société qui propose un abonnement annuel permettant à ses utilisateurs de bénéficier d’une application avec un accès à des services de télé-santé à la demande par vidéo, et des rendez-vous garantis le jour même ou le lendemain dans plus de 125 cabinets médicaux.

La FTC s’intéresse aussi à ce rachat car il va octroyé au géant de l’e-commerce un accès aux informations les plus personnelles sur les patients du groupe, mais également car Amazon a décidé de fermer son service Amazon Care, ce qui laisse supposer qu’elle a préféré racheter son concurrent, plutôt que tenter de le dépasser à la loyale.

Le bras de fer entre Amazon et la FTC

Amazon a du mouron à se faire pour ces deux acquisitions. Depuis la nomination de Lina Khan à la tête de la FTC, cette dernière a décidé d’être bien plus sévère avec les big tech et notamment en ce qui concerne les fusions d’entreprises. D’ailleurs, Amazon s’était opposée à la présidence de la jeune démocrate, arguant que cette dernière avait un avis biaisé à son encontre. Lina Khan est connue pour ses positions très critiques envers les géants technologiques et le monopole qu’ils exercent.

Alors que la FTC enquête également sur le programme Prime, Amazon n’a pas hésité à l’accuser de harcèlement à l’encontre de ses dirigeants, Andy Jassy et Jeff Bezos.

Le ton est donc donné…