Le fabricant de véhicules électriques, BYD, veut construire sa propre usine en Europe en vue de conquérir le marché du Vieux Continent. Leader dans son pays, la Chine, l’entreprise souhaite désormais étendre son influence à d’autres pays.

Des installations en Europe

BYD se spécialise dans les véhicules électriques et propose des prix abordables comparé aux autres acteurs du secteur. La société a vendu 1,86 millions d’unités en 2022, principalement en Chine, où elle domine le marché bien devant Tesla. Désormais, elle veut étendre ses capacités en dehors de son pays d’origine.

Pour cela, BYD étudie la possibilité de construire sa propre usine en Europe, a déclaré l’une de ses cadres supérieurs, selon Bloomberg. Jusqu’alors, BYD avait laissé entendre qu’elle pourrait reprendre une enseigne de Ford en Allemagne. Le constructeur a déjà annoncé son intention de vendre ses véhicules en Allemagne, en Suède, en Norvège, aux Pays-Bas, en France et au Royaume-Uni.

Bien qu’il n’y ait « pas encore de pays cible pour la construction d’installations », BYD souhaite disposer de solides réseaux de vente et de concessionnaires en Europe, ainsi que des centres de service, afin d’assurer la confiance des consommateurs dans la marque, a expliqué Stella Li, vice-présidente de l’entreprise.

Outre des usines de fabrication de voitures, BYD, qui produit ses propres batteries et semi-conducteurs, cherche à construire une usine de batteries en dehors de la Chine, envisageant une chaîne d’approvisionnement propre qui soit véritablement mondiale et capable de desservir ses usines dans le monde entier.

BYD s’intéresse à plusieurs marchés, au grand dam des États-Unis

Le constructeur a d’ores et déjà établi le contact avec le Brésil pour reprendre certaines anciennes installations de Ford dans l’État de Bahia. L’entreprise chinoise ambitionne de conquérir les marchés asiatiques, européens et sud-américains. Tandis qu’elle cible 40 % de parts du marché auto électrique en Inde d’ici à 2030, elle envisage d’adopter une approche agressive pour recruter des concessionnaires afin de vendre non seulement des voitures, mais aussi des fourgonnettes, des bus et des taxis en Amérique du Sud.

D’ailleurs, Stella Li n’hésite pas à être très frontale pour conquérir ces nouveaux marchés. Elle a notamment critiqué l’Inflation Reduction Act de Joe Biden, un vaste plan visant à investir dans les technologies vertes américaines, et qui vise parallèlement à limiter la dépendance à l’égard des minéraux provenant de Chine dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques. Selon elle, la Chine et l’Europe domineront devant les États-Unis dans le secteur des véhicules électriques à court terme.

Si BYD ne cache pas ses ambitions, elle va devoir se confronter aux préoccupations croissantes des occidentaux, qui voient d’un mauvais œil l’ascension de l’industrie automobile chinoise et ses progrès conséquents pour devenir une puissance exportatrice d’automobiles.

En effet, les constructeurs chinois proposent des prix très attrayants pour les consommateurs, ce que ses concurrents étrangers cherchent à contrecarrer ; le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, a déclaré en décembre que « pour lutter contre les Chinois, nous devrons avoir des structures de coûts comparables ».