Dans le cadre du procès les confrontant à Meta, la Federal Trade Commission (FTC) a demandé, le 8 décembre 2022, que la firme de Mark Zuckerberg mette un terme au processus d’acquisition du studio Within. Connu pour avoir développé l’application de fitness en réalité virtuelle Supernatural, les régulateurs américains s’inquiètent du rachat de l’entreprise par Meta qui réduirait, selon eux, la concurrence sur ce marché.

Un projet de rachat avorté par la Federal Trade Commission

Alors que Meta souhaitait racheter dès la fin de l’année 2021 le studio de réalité virtuelle Within pour 400 millions de dollars, la FTC a mis son véto. L’autorité américaine considère que la firme de Mark Zuckerberg tente d’acquérir son concurrent afin qu’il ne lui fasse plus d’ombre sur le marché de la réalité virtuelle, secteur où il est très actif. Après avoir mené son enquête pendant plusieurs mois, la Federal Trade Commission a décidé de déposer une plainte contre Meta en juillet 2022.

Dans le cadre du procès découlant de cette plainte, les avocats de l’autorité antitrust américaine ont été entendus le 8 décembre 2022. Ces derniers ont demandé de mettre un terme au processus de rachat enclenché par Meta. Le géant technologique a déclaré de son côté au Wall Street Journal qu’il était confiant, « Les preuves montreront que notre acquisition de Within sera bonne pour les utilisateurs, les développeurs et le secteur de la réalité virtuelle, qui connaît une concurrence dynamique », affirme un porte-parole de la société.

Meta et la FTC s’affrontent dans une lutte sans merci pour valider ou non l’acquisition de Within

Pour la FTC, si Meta n’achète pas Within, la concurrence au niveau du marché de la réalité virtuelle serait renforcée puisqu’elle obligerait le géant technologique à développer une application du même acabit que Supernatural. « L’entrée potentielle de Meta sur le marché des applications de fitness en réalité virtuelle incite Within et d’autres à rivaliser davantage pour fidéliser les clients et améliorer leurs produits », a ajouté l’autorité. Elle affirme par ailleurs que Meta a toutes les capacités pour créer une telle application.

Pour contrer les arguments de la FTC, les avocats de Meta ont fait comprendre au juge que la société n’avait pas l’intention de créer sa propre application de fitness en réalité virtuelle. « Même si la firme est bien présente dans le secteur de la réalité virtuelle, rien n’oblige une entreprise à créer plutôt qu’à acheter ses applications sur mesure », a déclaré Mark Hansen, avocat pour Meta.

Le juge Edward Davila devra, durant les deux prochaines semaines, entendre en salle d’audience les différents arguments des deux parties. Il tranchera d’ici la fin de l’année sur la nature anti-concurrentielle ou non du projet d’acquisition. Dans la liste des personnes pouvant être interrogées, figure le nom du directeur général de la maison mère de Facebook, Mark Zuckerberg.