Presque un an après le changement de nom de Facebook en Meta, symbole de la priorité donnée à l’entreprise à son projet de Métavers, Mark Zuckerberg a proposé un rapport d’étape lors de la conférence d’ouverture du Meta Connect 2022, ce 11 octobre. Au programme, un nouveau casque de réalité virtuelle (VR), de nouveaux avatars, un invité prestigieux et plein de nouveaux jeux.

Un casque de réalité virtuelle destiné aux professionnels

Le casque tant attendu du « projet Cambria » de Meta a désormais un nom, le Meta Quest Pro. Ce nouveau casque haut de gamme est une version améliorée de son prédécesseur, le Meta Quest 2. Disponible à la vente à partir du 25 octobre au prix de 1 499,99 dollars, il a avant tout été pensé pour satisfaire les besoins des professionnels. Doté d’une puce Snapdragon XR2+ conçue en partenariat avec Qualcomm, il bénéficiera de deux fois plus de puissances. Le Quest Pro possède des lentilles plus compactes qui permettent un affichage plus net. Son ergonomie a été repensée avec la présence, à l’arrière, d’une batterie incurvée le rendant plus équilibré. Ses contrôleurs ont également été améliorés et peuvent scanner l’environnement sans dépendre du casque.

Le Quest Pro est équipé de caméras hautes résolutions qui capturent 4 fois plus de pixels que le Quest 2, rendant pour la première fois possible la réalité mixte en couleur. Il est muni de capteurs internes capables de reproduire les expressions faciales et de suivre le mouvement des yeux.

Le Meta Quest Pro sur son support de chargement.

Le Meta Quest Pro sur son support de chargement. Impression d’écran : Meta

Enfin, le milliardaire a mentionné brièvement le travail de ses équipes en collaboration avec Essilor Luxottica, l’entreprise d’optique arrière Ray-Ban et Oakley, sur un modèle de lunettes de réalité augmentée. Francesco Milleri, président-directeur général du groupe, a présenté une démo de quelques fonctionnalités en cours de développement pour les Ray-Ban Stories. Il sera bientôt possible d’appeler ou d’envoyer des SMS en mode main libre ou encore de changer de musiques à l’aide d’une simple pression grâce à Spotify Tap.

Un invité de marque

Les Ray-Ban Stories, malgré la présence de Francesco Milleri, ont occupé une place plus secondaire face à un autre invité de marque, Staya Nadella, le PDG de Microsoft. Sa présence à la conférence de Meta est un symbole fort. En se montrant avec l’un des dirigeants des GAFAM, même s’il ne s’agit pas forcément d’un concurrent, Meta souhaite démontrer que son métavers sera bel et bien un écosystème ouvert. C’est aussi l’occasion d’insister à nouveau sur l’orientation de l’entreprise vers un public professionnel dans un avenir proche.

Mark Zuckerberg et Satya Nadella

Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a présenté son partenariat avec Mark Zuckerberg. Impression d’écran : Meta

Mark Zuckerberg a introduit cette alliance en expliquant « Nous voulons que le Meta Quest Pro soit un appareil prêt pour l’entreprise, facile à utiliser, à déployer et à gérer à grande échelle ». En résumé, les logiciels de Microsoft, comme Teams qui sera intégré à Workroom, ou les applications de 365, via les casques Meta Quest Pro et Meta Quest 2, permettront de mener cet objectif à bien. L’héritier de Bill Gates s’est félicité d’apporter « les outils de productivité populaires de Microsoft aux dispositifs de réalité virtuelle de Meta ». Le tout pour gagner en flexibilité en gardant son avatar Meta.

Les jeux et les interactions sociales, fonds de commerce historique de Meta

Cet avatar, si décrié, va bénéficier d’un relooking bienvenu. Première nouvelle, il bénéficiera enfin de jambes. Ses expressions faciales promettent aussi d’être plus réalistes. Le nouveau casque et sa caméra frontale est la clef de cette ambition. Il sera également plus personnalisable, notamment en achetant des vêtements dans un store dédié, grâce à de l’argent bien réel.

C’est un aspect sur lequel insiste sans cesse Meta pour vendre son métavers, la sensation de présence physique suffisamment réaliste pour des interactions sociales qui le sont tout autant. Meta n’a pas oublié ses origines, les réseaux sociaux, et veut utiliser son univers virtuel, Horizon World, pour les faire évoluer. L’entreprise a d’abord rappelé l’arrivée du service sur le Web, pour permettre de se connecter au-delà du cercle, encore restreint, des propriétaires de casque. Les avatars de Meta pourront passer d’une plateforme à l’autre.

Comme tout réseau social, Horizon Worlds aura son espace personnel. Il sera possible de le personnaliser, voire de créer des mondes entiers ou des objets via divers outils comme Crayta, TypeScript ou Maya, Adobe Substance 3D…

La création fait partie d’un des termes assénés par les équipes de Meta, mais le terrain où la réalité virtuelle est encore la plus développée reste le jeu vidéo. C’est lui qui a vraiment lancé cette conférence d’ouverture avec quelques statistiques faites pour impressionner, 1,5 milliard de dollars dépensés pour des jeux et applications, dont une dizaine a réalisé 10 millions de dollars de recettes. « Sur les plus de 400 applications présentes sur le Quest Store, un tiers environ génère des millions de dollars de revenus » vante Meta, avis aux développeurs intéressés.

Plusieurs futures sorties ont été présentées, au point de confondre l’événement avec une Gamescom. Le très populaire Among Us aura une version en réalité virtuelle, Iron Man va aussi débarquer depuis le PlayStation VR. Le partenariat avec Microsoft permettra d’obtenir une version bêta du Xbox Cloud Gaming sur le Quest Store. À l’image de la Wii en son temps, l’effort physique est mis en évidence avec plusieurs applications de Fitness. Il sera même possible d’obtenir un kit d’accessoire dédié, le Meta Quest 2 Active Pack à la fin du mois.

Quoi de neuf du côté du Reality Labs ?

Pour conclure sa conférence, Mark Zuckerberg a détaillé les dernières avancées du Reality Labs en matière de recherches. Ses équipes travaillent toujours sur le développement d’un bracelet connecté capable de repérer les signaux moteurs et de les traduire en action. Pour y parvenir, ils utilisent une technologie appelée l’électromyographie. Le prototype présenté lors du Meta Connect permet de jouer à un jeu mobile sans être en contact avec l’écran. À terme, l’objectif est de contrôler un écran sans outil, avec un simple bracelet autour du poignet.

Un bracelet pour se déplacer dans un jeu

Le bracelet doit s’adapter à son porteur pour fonctionner de la façon la plus fine possible. Impression d’écran : Meta

Michael Abrash, directeur scientifique du Reality Labs, a fait un point sur les derniers progrès du développement des avatars Codec, des avatars en VR photoréaliste construit grâce aux dernières techniques de machine learning. Il a dévoilé la deuxième génération de ces alter ego numériques, plus détaillés et réalistes.

Cependant, créer un tel avatar demande énormément de temps et de ressources. C’est pourquoi Michael Abrash présente les Instant avatars. Seul un téléphone est nécessaire afin de créer sa réplique numérique grâce à cette technologie. Elle ne demande que quelques minutes pour se scanner et quelques heures pour obtenir le rendu final.

Enfin, il a présenté le projet Aria, en collaboration avec la Carnegie Mellon University. Ce partenariat vise à aider les personnes souffrantes de déficiences visuelles à mieux s’orienter dans les espaces publics à l’aide de lunettes de réalité augmentée. Ces dernières sont capables de numériser un environnement en 3D pour faciliter les déplacements des utilisateurs malvoyants en les prévenant de potentiels obstacles ou rampes d’accès.

Pour le moment, les technologies présentées par Meta sont encore qu’en phase d’essais. Rien n’assure qu’elles seront utilisées sous cette forme dans de futurs produits du géant du numérique. Il est néanmoins évident qu’elles serviront à paver le chemin de Meta à travers le métavers.