« Les personnes qui visitent la page [Facebook] d’un gouvernement doivent être sûres que leurs données personnelles et sensibles soient entre de bonnes mains », a déclaré dans un communiqué Aleid Wolfsen, le président de l’Autorité néerlandaise de protection des données (DPA).

Aux Pays-Bas, l’organe de protection de la vie privée en ligne a ainsi recommandé, le 19 avril, au ministre néerlandais de l’Intérieur de cesser d’utiliser Facebook pour communiquer avec les citoyens. Cette restriction restera du temps qu’il n’y a pas davantage de transparence sur le traitement des données personnelles de ceux consultant et échangeant avec des pages Facebook rattachées au gouvernement néerlandais.

« Le fait que cela puisse également concerner des informations sur des enfants et des jeunes rend cette question encore plus importante. Ces personnes sont vulnérables en ligne et ont besoin d’une protection supplémentaire », ajoute Aleid Wolfsen.

Alexandra van Huffelen, la secrétaire d’État chargée de la numérisation, a indiqué que Meta doit expliquer clairement au gouvernement néerlandais comment dissiper ses inquiétudes. « Sinon, nous serons obligés de cesser d’utiliser Facebook, conformément à cet avis », a-t-elle averti.

L’avis du DPA fait suite à une demande du ministère de l’Intérieur des Pays-Bas. Ce dernier avait demandé au DPA de lui indiquer s’il pouvait utiliser Facebook conformément aux législations en vigueur dans le pays.

« Nous sommes fondamentalement en désaccord avec l’évaluation qui sous-tend ce conseil, qui est factuellement erroné et qui démontre une incompréhension fondamentale du fonctionnement de nos produits », a déclaré un porte-parole de Meta à CNBC, qui a ajouté : « Nous examinons tous les produits Meta pour nous assurer qu’ils sont conformes aux lois en vigueur dans les régions où nous offrons nos services ».

L’avis de la DPA témoigne d’une méfiance croissante des régulateurs européens, notamment face à Meta. En 2020, les Pays-Bas s’étaient déjà retrouvés précurseurs, aux côtés de la France, en demandant à la Commission européenne d’obliger les GAFAM à partager les données qu’ils hébergent.