C’est un moment historique. Ce matin 16 du novembre à 07h48, la fusée Space Launch System (SLS) de la NASA, la plus puissante au monde, a pris son envol depuis le centre spatial Kennedy en Floride pour propulser la capsule Orion jusqu’à l’orbite lunaire. C’est le début du programme Artemis.

Un moment tant attendu

Ce moment était particulièrement attendu par les équipes de la NASA mais également par de nombreuses entreprises qui travaillent sur le développement de la fusée depuis plus d’une décennie. Si le lancement du SLS était initialement prévu en 2017, le programme a connu moult retards et son décollage a été reporté à plusieurs reprises cette année à cause de divers problèmes techniques.

Cette fois aussi, les choses auraient pu se passer autrement. La Floride a en effet été frappée par deux ouragans dernièrement, et cela a eu un impact direct sur le SLS puisqu’un capteur de la fusée a été endommagé. Quelques heures avant le décollage, une fuite de carburant a également été recensée. Cela a poussé la Red Team, une équipe de trois experts habilités à opérer sur une fusée remplie de carburant, à se rendre sur place pour résoudre le problème.

Le lancement a finalement pu avoir lieu devant des milliers de personnes réunies pour assister à cet événement historique pour l’agence spatiale américaine, et ce malgré l’heure tardive en Floride, 1h48 du matin.

Un décollage impressionnant

Les moteurs RS-25, déjà utilisés sur des navettes spatiales, ont rugi dans la nuit pour propulser la capsule Orion jusqu’en orbite basse. Ensuite, le vaisseau a rejoint une orbite plus haute dite de parking avant que l’injection translunaire soit réalisée 1h30 après le lancement. Cette dernière est une poussée ultra puissante du moteur pour propulser la capsule vers la Lune, qu’elle devrait atteindre dans quelques jours. Ses quatre panneaux solaires se sont déployés correctement.

Une fois arrivée près de notre satellite, Orion se placera en orbite lunaire et de nombreux tests seront réalisés sur la capsule avant qu’elle ne revienne sur Terre. La mission doit durer 25 jours environ et les caméras positionnées sur l’engin devraient nous permettre d’obtenir des visuels époustouflants de la Lune.

La suite d’Artemis

C’était la toute première fois que la fusée SLS prenait son envol. Si celui-ci est inhabité et fait davantage figure d’essai, la mission Artemis II transportera des astronautes jusqu’en orbite lunaire, tandis qu’Artemis III déposera des astronautes à la surface de notre satellite. À terme, le programme Artemis vise à occuper la Lune de façon permanente grâce à une base appelée Lunar Gateway.

D’une hauteur de 98 mètres, le SLS est un véritable mastodonte de l’aérospatial, et pourrait d’ailleurs être la toute dernière fusée développée par la NASA. À terme, il y a de très grandes chances pour qu’elle soit remplacée par Starship, le lanceur ultra lourd et réutilisable de SpaceX.