Après avoir rejoint son pas de tir, l’histoire se répète pour la mission Artemis 1 de la NASA et sa fusée SLS (Space Launch System). Le 4 avril dernier un premier essai de lancement a été annulé et la nouvelle tentative du 14 avril n’a pas été plus concluante. Comme le rapporte Ars Technica, divers problèmes techniques ont été repérés durant la procédure d’exercice.

Une fuite et des problèmes de ravitaillement

Les exercices de lancement, effectués au centre spatial Kennedy, en Floride, ont débuté en mars. Pour le moment, le but des essais est de réaliser toute la procédure de lancement jusqu’aux dix secondes qui précèdent le décollage. SLS, considéré comme la plus grosse fusée du monde avec ses 117 mètres de hauteur, devait partir pour la Lune courant juin 2022. Malheureusement le programme Artemis enchaîne les contretemps. Le budget de la mission n’a été que très récemment validé par le Congrès américain, à hauteur de 24,04 milliards de dollars.

L’essai du 14 avril a apporté son lot de désagréments. Les tentatives de plein de carburant ont échoué à cause d’un problème avec le système de ravitaillement des propulseurs. Une valve défectueuse présente au sommet de la fusée va devoir être remplacée et le système de ravitaillement en azote gazeux sera amélioré. Ce dernier élément chimique sert à évacuer toute trace d’oxygène dans les réservoirs avant le remplissage et à s’assurer que l’environnement soit non-inflammable, comme le précisent nos confrères de Wired.

Une fuite a aussi été repérée sur la tour de lancement, ne permettant de remplir le réservoir à oxygène liquide qu’à 49% et celui qui contient l’hydrogène liquide à seulement 5%. La fusée ne peut donc pas encore être entièrement ravitaillée en carburant ni être complètement pressurisée.

Le SLS sur sa rampe de lancement.

Le lanceur SLS sur la rampe de lancement 39B du Kennedy Space Center à Cape Canaveral, en Floride. Photographie : NASA / Joel Kowsky.

La NASA ouvre plusieurs fenêtres de lancement cet été

D’après la NASA et la directrice de la mission, Charlie Blackwell-Thompson, ces réparations vont prendre toute la durée du mois de mai. Selon les estimations les plus optimistes, rapportées par le média Gizmodo, la fusée pourrait encore décoller lors de trois fenêtres de lancement : entre le 1er et le 16 juin, le 29 juin et le 17 juillet ou encore du 26 juillet au 9 août, moments durant lesquels l’alignement Terre-Lune est le plus optimal. Un décollage durant l’automne n’est pas à exclure et paraît plus probable pour garantir la réussite de la mission.

SLS va être ramené jusqu’à son site d’assemblage pour garantir les meilleures conditions de maintenance. Charlie Black-Thompson se veut tout de même très optimiste, « La NASA fait de son mieux pour résoudre les problèmes. Je ne pourrais pas être plus fier de notre équipe », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.

Il s’agit de la fusée la plus chère à ce jour, à hauteur d’environ 2 milliards de dollars par lancement. C’est une des raisons qui explique que la NASA ne veut prendre aucun risque, quitte à repousser encore et encore le lancement. C’est la première fois depuis 1972 et la mission Apollo 17 que la NASA ambitionne de retourner sur la Lune. Artemis 1 ne sera toutefois pas une mission habitée, il faudra attendre la mission Artemis 3, prévue en 2025, pour que l’Homme et très probablement au moins une femme, laisse à nouveau ses empreintes sur le sol lunaire.