Alors que de nombreux changements s’opèrent à la tête d’Amazon, une nouvelle personne vient d’être nommée pour diriger la division de formation des employés de l’entreprise. Baptisée Dayna Howard, elle a également été dirigeante dans une prison privée.

Cinq ans au sein d’une entreprise pénitentiaire

Plus tôt ce mois de septembre, Heather MacDougall, vice-présidente d’Amazon chargée de la santé et de la sécurité sur le lieu de travail, a démissionné. En conséquence, la société a opéré plusieurs changements dans cette branche, menant Dayna Howard à la tête de la section Apprentissage et Développement de la société.

Ce titre est le nom donné par Amazon à la formation des employés de l’entreprise. « L’équipe Apprentissage et Développement se concentre sur l’amélioration de l’expérience quotidienne de nos associés. Nous concevons et proposons des programmes d’apprentissage pour guider et soutenir le parcours professionnel des employés au sein d’Amazon, et nous mettons en œuvre des améliorations qui font une réelle différence pour nos travailleurs et nos clients », explique le géant de l’e-commerce sur son site Internet.

Comme le rapporte Vice, le CV de Dayna Howard, présent sur son profil LinkedIn, comporte toutefois un élément surprenant. De 2000 à 2005, elle a été responsable de l’assurance qualité pour la Corrections Corp. of America. Aujourd’hui connue sous le nom de CoreCivic, cette entreprise est l’une des plus grandes firmes pénitentiaires privées des États-Unis et gère 65 établissements de détention d’État et fédéraux. Howard y coordonnait, notamment, les audits de l’établissement et a également élaboré un « programme de formation à l’accueil et à la sortie » qui a réorganisé le processus d’admission des détenus et permis de réduire de 20 % leur temps de traitement.

Vue extérieure d'un entrepôt Amazon.

Les conditions de travail dans les entrepôts Amazon ne sont pas réputées comme idéales. Photographie : Daniel Holland / Unsplash

Amazon n’a pas la réputation d’être exemplaire avec ses employés

Dayna Howard est arrivée chez Amazon en 2012, où elle a passé trois ans à la prévention des pertes de colis. En effet, l’entreprise a mis en place un important programme visant à prévenir les pertes et vols, et a même collaboré avec la police pour réaliser des opérations d’infiltration visant à attraper les voleurs de colis. Par ailleurs, Amazon a établi des milliers de partenariats avec les forces de l’ordre à travers l’utilisation de ses caméras de sécurité Ring.

Engager une ancienne dirigeante de prison pour former ses employés ne va probablement pas permettre à Amazon de redorer son image. Le géant américain a en effet la réputation de ne pas traiter ses employés à la perfection ; avec leur productivité calculée par des algorithmes, ces derniers ont par exemple beaucoup plus de risques de se blesser dans les entrepôts d’Amazon que dans ceux des autres entreprises.

Ces problèmes sont connus de la direction. En 2021, Jeff Bezos a admis que son entreprise devait en faire plus pour ses employés. Dans les faits toutefois, ces propos semblent moins limpides, Amazon étant accusée de pratiques illégales pour empêcher ses employés de former un syndicat.

De grands changements à la tête d’Amazon

Depuis quelques années, de nombreux changements s’opèrent dans les hautes sphères de l’entreprise. Alors que Jeff Bezos a quitté son poste de PDG au profit d’Andy Jassy, des membres de son cercle très restreint ont eux aussi annoncé leur départ. C’est notamment le cas de Dave Clarke, PDG de la division Consumer WorldWide, ou encore de Steve Kessel, qui a conçu la première Kindle et a ensuite pris en charge la division des magasins physiques, et de Jeff Wilke, anciennement à la tête de Consumer Worldwide, qui ont respectivement quitté leur poste en 2019 et 2020.

En conséquence, Doug Herrington est devenu le PDG des Worldwide Amazon Stores, tandis que Dave Clark a migré vers l’entreprise Flexport, une multinationale américaine spécialisée dans la logistique. Si l’on observe de nombreux changements de dirigeants chez Amazon, l’entreprise ne communique pas sur les raisons de ces départs. Réelle envie d’ailleurs ou refonte de la direction, pour l’heure, la question reste ouverte.