« Gaia-X sera capable de proposer en décembre 2021 les premières solutions labellisées Gaia-X qui rendront plus facile la collaboration » industrielle autour des données, indique l’association dans un communiqué relayé par l’AFP. Gaia-X regroupe plus de 200 entreprises dans le but de définir des standards européens dans le domaine du cloud computing.

L’ambition de Gaia-X est d’harmoniser les standards techniques des services cloud afin de simplifier le traitement des données. L’objectif est de faciliter la réversibilité, soit le fait de récupérer et donc transférer des données, et l’interopérabilité, qui est la capacité d’un système informatique à fonctionner avec d’autres. À l’image de l’European Cloud User Coalition qui rassemble 13 banques européennes, les entreprises pourront se réunir dans des espaces de données sectorielles appelés « data space ». Ainsi, le partage de données entre entreprises d’un même secteur ne sera plus entravé par des freins techniques dus aux infrastructures. Outre le système bancaire, plusieurs projets de data space ont été soumis à Gaia-X. C’est le cas des secteurs de l’énergie, la mobilité, l’aérospatial, les données satellitaires, l’agriculture ou encore la santé.

Gaia-X doit également renforcer la transparence des prestataires de services cloud sur les juridictions sous lesquelles sont placées les données. Ce point intervient notamment face à l’instauration en 2018 aux États-Unis du Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act, appelé CLOUD Act. Ce texte permet aux forces de l’ordre et aux agences de renseignement américaines d’accéder aux données des opérateurs télécoms et des fournisseurs de services cloud américains.

Si à l’origine Gaia-X regroupait uniquement des entreprises européennes, depuis novembre 2020, le projet de cloud souverain européen s’est ouvert à des acteurs internationaux, notamment américains et chinois. Parmi eux, Google, IBM, Intel, Oracle, Microsoft, Salesforce, Huawei ou encore Alibaba. Les acteurs non-européens représentent 8 % des membres de Gaia-X et ne sont pas admis au conseil d’administration de l’association. Néanmoins, « être un membre de l’association Gaia-X ne veut pas dire que l’on propose des services compatibles avec Gaia-X », indique l’association européenne dans son communiqué. « Je ne suis plus très sûr que ça aide notre indépendance numérique », confie à Siècle Digital Stanislas de Rémur, PDG de Oodrive et co-auteur du livre Pour un Cloud européen.