Entre l’exclusion de Huawei des cœurs de réseau 5G dans plusieurs pays européens, la loi dite anti-Huawei, ou encore les critiques de l’utilisation de ses technologies de reconnaissance faciale afin de surveiller le peuple Ouïghour… Il va sans dire que ces derniers temps, Huawei a eu mauvaise presse en Occident. Néanmoins, cela ne signe pas pour autant la fin de ses activités en Europe. Le 26 janvier 2021, lors d’une conférence de presse, Huawei a officialisé l’installation d’une usine sur le sol français.
La construction de l’usine débutera en 2022 et elle sera opérationnelle en 2023. D’après les prévisions de Huawei, le site embauchera quelque 300 collaborateurs pour une production valorisée à un milliard d’euros par an. Ultérieurement, le constructeur embauchera 200 salariés supplémentaires. L’usine fabriquera des équipements pour les stations de base sans-fil et sa production sera destinée au marché européen.
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Après avoir fait l’annonce de cette nouvelle usine en décembre dernier, des hauts responsables de Huawei et des collectivités locales ont explicité les détails de l’investissement de 200 millions d’euros. L’entreprise chinoise s’installera dans le Grand Est à une dizaine de kilomètres de Strasbourg, au Business Parc de Brumath. La directrice de la communication de la ville et communauté d’agglomération de Haguenau, Anne Constancio, précise à Siècle Digital qu’au coeur l’espace tri-national du Rhin Supérieur, proche de la Suisse et de l’Allemagne, la position géographique de la future usine est hautement stratégique. L’écosystème industriel de la zone étant particulièrement dynamique, trois de ses groupes internationaux sont labellisés « Vitrines Industrie du Futur ».
Par ailleurs, afin de favoriser la compétitivité du Business Parc de Brumath, Anne Constancio met en avant que « notre politique fiscale est une des briques de cette approche globale. Nos choix en la matière visent à trouver un juste équilibre entre, d’une part, une fiscalité à même de favoriser les investissements industriels et productifs qui sont sources de valeur ajoutée et d’emploi et, d’autre part, la génération de ressources qui nous permettent de financer, de manière pérenne, le développement de nos infrastructures et de nos services. Le résultat de cette approche : une dynamique territoriale forte qui bénéfice à l’ensemble de ses acteurs, habitants et entreprises ». Néanmoins, Linda Han, Déléguée générale de Huawei en France affirme à Siècle Digital : « Nous n’avons bénéficié d’aucune incitation fiscale dans l’installation de cette usine de production ».
Cette première usine en Europe s’ajoute à une présence déjà bien établie. Huawei compte 23 centres de recherche et développement sur le vieux continent, dont six en France. « Cette usine est la première unité de production de ce type que nous construisons en dehors de la Chine. Cette décision démontre notre attachement à la France, où nous sommes présents depuis 2003, et notre volonté de nous engager sur le long terme », relève la vice-présidente et membre du Conseil d’administration de Huawei Catherine Chen dans un communiqué.
L’entreprise affirme dans son communiqué prévoir « d’utiliser des matériaux et des processus de construction écoresponsables, de limiter l’utilisation de ressources non recyclables et non biodégradables, et de réduire les émissions de déchets. Huawei s’engage également à limiter drastiquement l’impact énergétique de cette usine ». Une promesse ambitieuse que Linda Han détaille à Siècle Digital : « Nous prévoyons d’utiliser des panneaux solaires sur le toit du bâtiment afin d’en réduire la consommation d’énergie. Nous aurons l’occasion de revenir plus en détail sur ces aspects dans les mois qui viennent. Le cahier des charges précis est en cours de réalisation ».