Alors que l’implantation de la 5G en France est sujette à controverses, et que les autorités françaises ne se sont pas encore positionnées en faveur ou non des équipements 5G de Huawei, c’est bien l’Hexagone que le géant chinois a choisi pour implanter sa première usine en dehors de Chine. Le site, dont l’ouverture est prévue en février 2021, devrait à terme employer 500 personnes pour la fabrication de solutions 4G et 5G, précisait ce matin France Info.

Le choix d’une certaine commodité géographique

Située en Alsace, dans la petite localité de Brumath, près de Strasbourg, cette première usine européenne se limitera dans un premier à un effectif de 300 employés. D’après le South Morning China Post, la construction du site a été permise par un investissement initial de 200 millions d’euros.

Le choix de la France n’a rien d’un hasard pour Huawei. Le groupe emploie déjà près d’un millier de personnes au travers de plusieurs sites implantés à Sophia-Antipolis, Grenoble ou encore Paris. Ces sites sont néanmoins tous dédiés à la recherche et développement, tandis que l’usine de Brumath sera pour sa part consacrée à la production de technologies vouées à l’export partout en Europe. En choisissant l’Alsace, Huawei choisi aussi un point stratégique sur le vieux continent, avec une proximité quasi immédiate avec l’Allemagne.

Comme le rappelle France Info, l’ouverture de cette usine française intervient dans un contexte délicat pour Huawei. Le géant chinois a été affaibli sur le plan international par les attaques continues de l’administration américaine tout au long du mandat de Donald Trump. Suivant les recommandations de la Maison Blanche, le Royaume-Uni et la Suède ont par ailleurs choisi d’exclure l’équipementier chinois, dont les équipements 5G sont soupçonnés de représenter un risque pour la cyber sécurité des pays qui choisiraient d’y avoir recours.

En France, les autorités semblent hésiter entre le partenaire économique que représente Huawei et les risques qu’il pourrait représenter pour le futur réseau 5G français. Plus récemment, la marque perdait en Europe son égérie publicitaire : Antoine Griezmann. Le footballeur français a choisi la semaine dernière de ne plus collaborer avec Huawei, accusé d’apporter au parti communiste chinois son assistance technologique dans la surveillance des Ouighours, une minorité musulmane.

En l’état, cette accusation pourrait bien être fondée : selon une directive instaurée en 2017, les grandes entreprises chinoises sont légalement tenues d’épauler le parti dans son effort en matière de renseignement.