Spotify se prépare à l’arrivée du Digital Markets Act (DMA). Le géant suédois vient d’annoncer l’arrivée prochaine d’un système de paiement in-app sur iOS, et met en avant les bienfaits de cette mesure pour les utilisateurs.

Spotify annonce un système de paiement in-app dans iOS

« Pendant des années, même dans notre propre application, Apple a imposé des règles selon lesquelles nous ne pouvions pas vous informer sur les offres, sur le prix d’un produit, ni même sur l’endroit ou la manière de l’acheter », dénonce la plateforme dans un billet de blog. « Le DMA signifie que nous pourrons enfin partager des détails sur les offres, les promotions et les options de paiement de meilleure valeur dans l’UE », continue-t-elle.

La législation, à laquelle les entreprises considérées comme contrôleurs d’accès doivent se conformer d’ici au 7 mars, vise à lutter contre les pratiques anticoncurrentielles. Vingt-deux services, dont l’App Store, Facebook, Google Search ou encore Amazon Marketplace devront respecter de nouvelles règles au sein de l’Union européenne. Ils devront garantir une rivalité saine pour les acteurs plus modestes, en rendant leurs plateformes interopérables, et en les ouvrant à la concurrence.

En conséquence, Apple devrait autoriser les applications de l’App Store à utiliser leurs propres systèmes de paiement. Spotify explique que la réglementation va lui permettre de proposer une meilleure expérience aux utilisateurs. « Pour l’instant, vous ne pouvez pas passer de Free à Premium dans l’application, et nous n’avons même pas le droit de vous dire combien coûtent nos différents abonnements », regrette le service de streaming. Ces contraintes devraient disparaître avec l’arrivée du DMA.

Pas si vite…

Les tensions entre Apple et Spotify perdurent depuis plusieurs années. Le géant suédois ne propose plus de paiement in-app sur iOS depuis 2016 pour éviter la taxe de 30 % touchée par Apple sur les achats. La plateforme a déposé plainte contre les pratiques en vigueur dans l’App Store trois ans plus tard. Une affaire qui n’a toujours pas été réglée.

Pour l’heure, Apple n’a pas détaillé ses mesures de mise en conformité avec le DMA, contrairement à Google ou Meta. Les changements annoncés par Spotify illustrent la manière dont la plateforme interprète la loi, mais il n’est pas garanti qu’Apple lui permettra autant de fluidité. Si la marque à la pomme est dans l’obligation de se soumettre au texte, elle cherchera sans doute à contourner certaines de ses exigences. Selon Wall Street Journal, elle réfléchirait déjà à imposer de nouveaux frais et restrictions pour la pratique dite du « sideloading ». Cette dernière, qui sera mise en place dans le cadre du DMA, consiste à autoriser le téléchargement d’applications en dehors de l’écosystème fermé de l’iPhone.

La semaine dernière, une décision de justice l’a forcée à autoriser les développeurs américains à promouvoir des systèmes de paiements tiers. Apple s’est exécuté, mais continuera bel et bien à prélever une commission sur les achats réalisés via ces alternatives.

La firme de Cupertino a contesté le statut de contrôleur d’accès de son magasin d’applications, assurant qu’il ne pouvait pas rentrer dans le champ d’application de la loi car il est en réalité scindé en cinq. À noter que l’Union européenne ne représente que 7 % des dépenses de l’App Store.