Apple a répondu aux arguments avancés par le département de la Justice (DoJ) américain dans son dépôt de plainte antitrust. La marque à la pomme n’y va pas par quatre chemins, elle réfute chacune des allégations pesant à son encontre.

Apple nie toutes les allégations

Le gouvernement accuse Apple d’abus de position dominante, lui reprochant d’avoir eu recours à des pratiques anticoncurrentielles pendant des années afin de maintenir le monopole de l’iPhone aux États-Unis. Le géant californien ne compte pas se laisser faire contre ce qu’il considère comme une « menace » pour son identité.

Dans un communiqué consulté par Apple Insider, Apple dément les accusations du DoJ. Elle assure n’avoir jamais bloqué de super-application, ni de service de cloud gaming. La plainte pointe néanmoins du doigt des tactiques mises en place afin de décourager les développeurs à proposer leurs services dans le magasin d’applications.

L’entreprise défend également l’intégration de l’Apple Watch par rapport à d’autres montres connectées, expliquant que traiter tous les autres systèmes d’exploitation relève de l’impossibilité. Aussi, elle assure ne pas rendre le passage à Android plus compliqué, suggérant plutôt que les utilisateurs ne vont pas chez la concurrence car ils apprécient ses produits.

Un modèle fermé qui a longtemps fait la force de la marque à la pomme

La fermeture de l’écosystème d’Apple, surnommé « jardin clos », est un concept mis en avant et défendu par Steve Jobs, l’emblématique cofondateur de la société. Au départ, il se montrait même réticent à l’idée d’autoriser les applications tierces, une expérience logicielle sur laquelle Apple ne pourrait pas exercer un contrôle étroit.

Il a finalement cédé en 2008 avec la mise en place d’un processus de vérification de toutes les applications distribuées sur l’App Store. Ses arguments : garantir la sécurité des utilisateurs et la qualité du produit à travers une expérience fluide et épurée.

Si ce système a longtemps fait la force d’Apple, lui permettant de drastiquement se démarquer de la concurrence, il est aujourd’hui remis en question. Les développeurs sont de plus en plus nombreux à dénoncer des pratiques déloyales, notamment au travers de prélèvements trop élevés sur tous les achats intégrés à leurs produits.

Entre le Digital Markets Act européen, les entreprises comme Epic Games ou Spotify et maintenant le DoJ, son essence même est remise en question, craint la firme de Cupertino.

Un proche de Steve Jobs monte au créneau

Si Tim Cook peut sembler comme l’homme le plus apte à prendre publiquement la défense de ce modèle, c’est Phil Schiller, considéré comme un « mini Steve Jobs », qui s’impose comme le messager de la marque à la pomme.

L’ancien directeur marketing de l’entreprise, très proche de Jobs jusqu’à son décès en 2011, continue de défendre la vision de son mentor. Il n’hésite pas à prendre la parole publiquement, notamment lors du procès qui a opposé Apple à Epic Games sur les pratiques en place dans l’App Store.

Selon des analystes et personnes proches du dossier, cités dans le Wall Street Journal, Schiller est désormais sur le pied de guerre pour préserver l’ADN d’Apple.