L’étau se resserre autour d’Apple. Après Epic Games, c’est au tour de Meta, Microsoft, X et Match Group de critiquer ses pratiques au sein de l’App Store. Selon ces entreprises, la marque à la pomme ne respecte pas une décision de justice la forçant à modifier la politique de son magasin d’applications.

La liste d’opposants à Apple s’allonge

Dans un recours conjoint déposé ce mercredi 20 mars, les sociétés portent des accusations similaires à celles d’Epic Group à l’encontre de la firme de Cupertino. Il y a quelques jours, l’éditeur de Fortnite déposait un document auprès d’un juge fédéral exigeant qu’Apple soit sanctionnée pour ne pas avoir respecté son jugement.

L’affaire remonte à 2020, lorsqu’Epic Games a porté plainte contre Apple, visant la politique tarifaire au sein de l’App Store. S’en est suivi un long procès, finalement remporté par Apple sur neuf des dix chefs d’accusation. La société a ainsi été reconnue coupable d’avoir enfreint la loi californienne sur la concurrence déloyale en limitant la capacité des développeurs à communiquer sur des systèmes de paiement alternatifs, potentiellement moins onéreux.

Apple a été forcée, à la fin 2023, d’autoriser les développeurs à intégrer des liens menant vers d’autres solutions de paiement. Elle s’est exécutée, mais selon les entreprises qui la ciblent, cette nouvelle politique continue de bafouer la loi. Le géant américain continue, en effet, de prélever une taxe allant de 12 à 27 % sur les achats réalisés en dehors de son App Store. Il empêche en outre les développeurs de mettre en avant des promotions.

« Les restrictions imposées par Apple sur l’endroit et la manière dont les développeurs peuvent communiquer à leurs utilisateurs leurs options d’achat de contenu in-app créent d’importants obstacles à la concurrence et gonflent artificiellement les prix », dénoncent Meta, Microsoft, X et Match Group.

Même son de cloche en Europe

La marque à la pomme, elle, garde la même ligne de défense. Elle estime s’être conformée à la décision de justice, affirmant que sa politique actuelle concernant les liens externes permet de protéger la vie privée et la sécurité des utilisateurs, rapporte le Wall Street Journal.

Apple a attiré les mêmes critiques de l’autre côté de l’Atlantique, au regard de sa mise en conformité avec le Digital Markets Act (DMA), qui l’oblige à ouvrir son écosystème à la concurrence. Son plan complexe prévoit de nouveaux frais et des restrictions pour les développeurs d’applications qui choisissent de passer en dehors de l’App Store.

D’ailleurs, Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, a récemment épinglé Apple, suggérant que ses nouveaux tarifs n’étaient pas en adéquation avec la réglementation.