Cette fois, Apple veut avoir son mot à dire. Dans une déclaration partagée avec les médias, la société assure que Spotify n’a pas souffert de pratiques anticoncurrentielles de sa part. Elle estime plutôt que le service de streaming a bénéficié de sa plateforme pour atteindre des sommets.

Spotify profiterait des services d’Apple sans les payer

Spotify veut accéder à tous les avantages de l’App Store sans payer quoi que ce soit. C’est en tout cas ce qu’Apple dénonce dans son communiqué, alors que la Commission européenne envisage de lui infliger une lourde amende antitrust de 500 millions d’euros.

L’affaire a été portée devant la justice européenne par le géant suédois en 2019. La marque à la pomme est accusée d’avoir empêché les plateformes de streaming musical d’informer les utilisateurs de l’existence d’alternatives d’abonnement moins onéreuses en dehors de l’App Store. Des « conditions commerciales déloyales », selon la Commission européenne. De même, la taxe de 30 % prélevée sur tous les achats in-app, mis à part Apple Music, entraverait les efforts de la concurrence, selon la plainte de Spotify.

« Spotify ne paie rien à Apple pour les services qui l’ont aidé à créer, mettre à jour et partager son application avec les utilisateurs d’Apple dans 160 pays à travers le monde », fustige la firme de Cupertino. Depuis quelques années, le géant suédois ne propose plus de paiements depuis son application pour contourner la politique d’Apple, et les pousse à s’abonner via un navigateur Web.

L’entreprise californienne rappelle que Spotify utilise ses API par milliers ainsi que sa plateforme de tests bêta. Elle a soumis plus de 420 versions de son application à App Review, cette dernière ayant été téléchargée, retéléchargée ou mise à jour plus de 119 milliards de fois sur l’ensemble des appareils Apple. « Fondamentalement, leur plainte porte sur la tentative d’obtenir un accès illimité à tous les outils d’Apple sans payer quoi que ce soit pour la valeur fournie par Apple », poursuit la société.

Spotify n’en démord pas

Apple pointe également du doigt la dominance de Spotify dans le secteur du streaming musical, le service détenant plus de 50 % de parts de marché en Europe. Elle a également ciblé les régulateurs européens, affirmant que la Commission n’avait trouvé aucune preuve de préjudice pour les consommateurs ou de comportement anticoncurrentiel de sa part. La firme reste sur sa ligne de défense : ses pratiques garantissent davantage de sécurité et de praticité à ses utilisateurs.

« Le succès de Spotify s’est produit malgré les efforts d’Apple pour obtenir un avantage artificiel en favorisant son propre service de musique tout en mettant des bâtons dans les roues et en imposant des restrictions injustes aux nôtres », a réagi la plateforme suédoise.

Elle a également été l’une des plus véhémentes à l’égard des mesures annoncées par Apple pour se conformer avec le Digital Markets Act, les qualifiant d’« extorsion » et de « farce complète et totale ».