L’ambiance n’est pas à la fête chez Alibaba. Le 16 novembre, lors de la publication de ses résultats trimestriels, légèrement décevants, le géant de l’e-commerce chinois a annoncé que sa branche cloud computing ne sera pas séparée comme prévu des autres activités. La chaîne d’épicerie, Freshippo, elle, n’ira pas en bourse tout de suite.
Alibaba n’est pas épargné par la conjoncture
Sortie affaiblie de la vague de répression déclenchée par Pékin contre ses grandes entreprises du numérique, Alibaba a du mal à retrouver son dynamisme d’antan. En mars, un plan impressionnant de scission du groupe en six entreprises visant à dynamiser et valoriser chaque branche a été bien accueilli, mais les circonstances l’ont, entre-temps, remis en question. Morosité économique de la Chine, plus sanctions américaines sur les puces sont les principaux responsables.
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Face aux « incertitudes », la scission et l’introduction en Bourse de Cloud Intelligence Group ont été suspendues, car elle « pourrait ne pas produire l’effet escompté d’amélioration de la valeur pour les actionnaires » selon le communiqué. Le cloud, moteur de croissance d’Alibaba, n’a augmenté ses revenus que de 2 % ce troisième trimestre.
Alibaba reconnaît que les sanctions américaines, « pourraient affecter de manière significative et négative la capacité de Cloud Intelligence Group à offrir des produits et services et à exécuter les contrats existants ». Le groupe a ajouté que cela « pourrait également affecter nos activités de manière plus générale en limitant notre capacité à mettre à niveau nos capacités technologiques ».
La branche, déjà déstabilisée par la démission surprise de celui destiné à en prendre la tête, Daniel Zhang, est la plus touchée par l’absence de puces Nvidia. Selon le Financial Times, malgré les stocks, l’entreprise aurait refusé de nouveaux clients sur ses offres basées sur les GPU de l’entreprise américaine. Leurs prix devraient également augmenter. Il faut une organisation pour se tourner vers des alternatives locales crédibles.
Tout va bien selon la direction
Malgré un chiffre d’affaires en hausse de 9 % sur un an et un bénéfice net de 3,8 milliards de dollars, ces données sont sous les attentes. Le versement du premier dividende annuel d’Alibaba, environ 2,5 milliards de dollars, n’y a rien changé. L’entreprise a perdu 10 % de sa valeur à New York, à la suite de l’annonce de suspension de la scission. La décision de la structure familiale de Jack Ma de vendre 10 millions d’actions, pour 870,7 millions de dollars, n’a pas aidé.
Joe Tsai, le président du groupe s’est voulu rassurant pour l’avenir. L’introduction en Bourse de Freshippo est en pause « pendant que nous évaluons les conditions du marché et d’autres facteurs ». Celle de Cainiao, filiale logistique est toujours en cours. Le président a assuré qu’Alibaba « entrait dans un environnement opérationnel plus stable en Chine » et que sa trésorerie était suffisamment bonne pour investir. Le directeur général, Eddie Wu, a promis qu’Alibaba allait renforcer ses points forts et continuer son travail dans le domaine de l’IA, malgré les difficultés posées par les États-Unis.