En septembre 2023, les constructeurs automobiles basés en Chine ont expédié 91 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables, une augmentation de 107 % par rapport à la même période l’an dernier. Pour l’instant, le marché chinois ne semble pas s’inquiéter des pressions exercées par l’Union européenne avec son enquête antisubventions.

L’Union européenne cherche à savoir si les subventions de Pékin dérèglent le marché des véhicules électriques

Selon les données recueillies par la China Passenger Car Association (CPCA), l’américain Tesla dont l’une des usines est basée à Shanghai, aurait exporté plus de 30 000 de ses véhicules et livré 43 507 voitures à des clients locaux. Le reste des véhicules exportés ont été fabriqués par des entités chinoises comme Shanghai Automotive Industry Corp ou BYD qui souhaite de conquérir le marché européen.

Les ambitions européennes du constructeur chinois pourraient bien être retardées. À l’occasion du traditionnel discours annuel sur l’état de l’Union, le 13 septembre dernier, Ursula von der Leyen a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions accordées au gouvernement chinois à son industrie des véhicules électriques.

La présidente de la Commission européenne affirme que « les marchés mondiaux sont désormais inondés de voitures électriques chinoises moins chères, et leur prix est maintenu artificiellement bas par d’énormes subventions publiques ». L’institution européenne considère que ces soutiens financiers accordés par Pékin fausseraient ce marché. « L’Europe est ouverte à la concurrence. Pas à un nivellement par le bas, » a lancé Ursula von der Leyen.

Pour le secrétaire général de la CPCA, Cui Dongshu, « l’enquête européenne est truffée de doubles standards et constitue un obstacle à l’essor des technologies chinoises, ce qui viole les règles d’équité de l’Organisation mondiale du commerce ». De son côté, Pékin a fustigé le délai « très court » accordé par l’UE pour engager des consultations concernant l’enquête.

Les droits de douane pourraient bien grimper sur le vieux Continent

S’il s’avère que les conclusions de l’enquête menée par la Commission européenne font état d’un marché faussé, il se pourrait que l’Union européenne s’aligne sur les mesures d’ores et déjà en vigueur aux États-Unis. Outre-Atlantique, les constructeurs chinois doivent s’acquitter de 27,5 % de droits de douane alors qu’ils ne sont que de 10 % en Europe.

Lors de son passage sur LCI en septembre, Thierry Breton était revenu sur les potentielles sanctions que pourrait prendre l’UE à la suite de cette enquête. « Généralement, si je regarde ce qui se passe pour les enquêtes qu’on ouvre, ça se traduit souvent par des augmentations de droits de douane de 10 à 20 % » avait déclaré le commissaire européen chargé du Marché intérieur.

Malgré tout, les marques chinoises de véhicules électriques n’ont pas dit leur dernier mot sur le vieux Continent. Dans les prochains mois, les constructeurs de l’Empire du Milieu vont essayer de renforcer leurs liens avec leurs homologues européens à l’aide de partenariats technologiques.