Depuis ce mercredi 4 octobre, l’affichage des liens des articles de presse a profondément changé sur X, anciennement Twitter. Cette initiative, qui provient directement d’Elon Musk, risque de réduire le nombre de clics sur les publications des médias.

Musk veut que tout se fasse sur X

Ce changement de design était envisagé depuis le mois d’août. « Cela vient directement de moi. Cela va grandement améliorer l’esthétique », expliquait alors le milliardaire. Désormais, les liens postés sur X apparaissent sous la forme de l’image incluse dans l’article, ainsi que d’un texte dans le coin gauche de l’image indiquant le domaine du lien. Si les utilisateurs veulent visiter la page, ils doivent cliquer sur l’image, mais celle-ci ressemble fortement à un simple visuel téléchargé sur le site, sans titre ni description.

Ce nouveau système invite bien moins au clic que le précédent, ce qui pourrait grandement pénaliser les organes de presse. Ce n’est pas la première fois que X applique des mesures préjudiciables aux médias depuis l’arrivée de Musk à sa tête. La plateforme a également limité la vitesse d’accès aux liens vers plusieurs sites web, dont le New York Times et Substack, un service de newsletter.

L’homme d’affaires souhaite que les utilisateurs passent davantage de temps sur X, et veut donc les décourager de poster des liens externes. C’est également pour cette raison que les abonnés à X Premium peuvent poster de longs textes sur le réseau social. Cette semaine, Musk a indiqué qu’il « ne lisait presque plus la presse traditionnelle ». L’algorithme de X est optimisé contre les liens pour s’assurer que les gens restent sur le site le plus longtemps possible, a-t-il précisé.

« La meilleure chose à faire est de publier du contenu sous forme longue sur cette plateforme », a-t-il déclaré.

Des médias ont quitté le navire

Durant cette dernière année, plusieurs médias ont décidé de quitter X, notamment la NPR et l’Australian Broadcasting Corporation (ABC). Pour sa part, le milliardaire fait la promotion du « journaliste citoyen », invitant tous les utilisateurs de X à publier des nouvelles sur la plateforme. Problème, l’entreprise est le pire élève parmi les grands réseaux sociaux en termes de désinformation, selon l’Union européenne.

En France, plusieurs médias dont Le Monde, Le Figaro et Les Échos-Parisien ont assigné X en justice pour non-respect des droits voisins. Cette législation européenne permet aux éditeurs de presse de toucher des revenus pour la diffusion de leurs contenus par des grandes plateformes numériques, mais X « n’a jamais accepté de négocier » avec les organes de presse.