La liberté d’expression que prône Elon Musk n’est définitivement pas la même pour tous. Pendant une semaine, X, anciennement Twitter, a limité la vitesse d’accès aux liens vers quelques sites web. Les cibles ont été, par le passé, fortement critiquées par le milliardaire : le New York Times, les réseaux sociaux de Meta ou encore Substack, une plateforme de newsletter.

Objectif : forcer les utilisateurs à rester sur la plateforme

La nouvelle ne va pas améliorer l’image de X. Selon une enquête du Washington Post, le réseau social aurait trouvé un moyen de ralentir les liens externes menant vers certains sites. Le média américain a constaté qu’il fallait plus de cinq secondes pour faire apparaître une page du New York Times, de Reuters, de Facebook et d’Instagram. Après de multiples tentatives, il a également trouvé des temps de chargement très longs pour accéder à plusieurs alternatives de Twitter comme Thread, Substack Notes et Bluesky.

Il ne s’agit pas de la première fois que Twitter limite la visibilité de certaines plateformes. En décembre dernier, le réseau social avait interdit tous les liens vers Mastodonte, Instagram et Telegram. La colère des internautes a obligé Elon Musk à faire machine arrière. Cette fois-ci, les propriétaires des sites web ont rapidement réagi à cette nouvelle stratégie.

Les cofondateurs de Substack Chris Best, Hamish McKenzie et Jairaj Sethi ont décrit X comme une « plateforme peu fiable » et apportant « des changements hostiles aux personnes qui l’utilisent ». Le New York Times a déclaré « Bien que nous ne connaissions pas la raison de ce délai, nous serions préoccupés par une pression ciblée exercée sur toute organisation de presse pour des raisons peu claires ». De son côté, Reuters a affirmé examiner les raisons de cette manœuvre. Mark Zuckerberg a, quant à lui, simplement réagi avec un émoji dubitatif sur une publication Threads évoquant le sujet des ralentissements.

Quelques heures après ces déclarations et la publication de l’enquête du Washington Post, le délai d’accès aux sites touchés a été levé d’après une analyse de The Verge et du New York Times. Cette stratégie d’Elon Musk permettrait de réduire le trafic vers ces sites et forcer les internautes à rester sur X ou naviguer sur des médias pro-Musk. Fox News, proche des idées politiques du milliardaire, n’a pas été visé par ces ralentissements.

Un nouvel algorithme sur X

D’autres modifications sur X sont largement critiquées par les internautes. Les utilisateurs Tibo maker, un développeur, et NFT God, un compte spécialisé sur les actifs numériques, ont remarqué que l’algorithme de l’onglet « Pour Vous » a été modifié.

Les comptes ont souligné que mentionner des concurrents de X ou même intégrer des liens vers ces sites aurait pour conséquence de réduire la visibilité des publications dans le fil. Si une personne réalise une publication à propos de Threads de Meta, par exemple, l’algorithme prendra plus de temps à afficher le tweet dans l’onglet.

Toutes ces modifications et ses actions s’accumulent de mois en mois. Le service TweetDeck, une application tierce à Twitter, a été renommé XPro et est désormais payant. Pour y accéder, tous les utilisateurs doivent être abonnés à XPremium, anciennement Twitter Blue. Pour le moment, le réseau social d’Elon Musk reste le leader des plateformes de microblogging. Les concurrents récoltent, tout de même, de plus en plus d’inscrits. Le mois dernier, Threads de Meta a été l’application la plus rapide à atteindre les 100 millions d’utilisateurs.