Le contexte économique est morose : hausse des taux d’intérêt, inflation, baisse des ventes… L’ensemble de ces facteurs ont contraint les entreprises technologiques américaine à procéder à d’importantes vagues de licenciements en 2022 et 2023. Malgré un ralentissement de la dynamique en juin et juillet, elles n’embauchent toujours pas d’après une étude.

Les entreprises tech proposent seulement 170 000 offres d’emploi

En 2022, le secteur technologique a enregistré la suppression de 243 075 emplois. Cette dynamique s’est aggravée pour l’année en cours, avec déjà un total de 342 671 pertes d’emplois selon le cabinet d’étude Jefferies. Le mois de janvier de cette année a été particulièrement marqué par cette tendance, avec des licenciements massifs : Amazon a supprimé plus de 18 000 postes, Google a annoncé la suppression de 12 000 emplois et Microsoft a licencié 11 000 personnes. En tenant compte des petites et moyennes entreprises, le cabinet d’études révèle que 109 000 personnes ont été mises au chômage ce mois-ci.

La majorité des entreprises concernées ont pour point commun d’avoir embauché à tour de bras durant la pandémie. Les confinements ont fortement poussé la demande pour leurs services. Le retour à la normale les a forcés à réajuster leurs dépenses. Il faut ajouter au cocktail la hausse des taux d’intérêt, les multiples conséquences économiques de la guerre en Ukraine, la difficulté à lever des fonds, la dégringolade des valeurs tech en Bourse, et globalement l’incertitude sur les perspectives économiques.

Les entreprises du secteur technologique ont globalement réussi à réduire leurs dépenses au cours des mois précédents. En juin, juillet et août, Jefferies a rapporté que seulement 35 000 personnes ont été impactées par des pertes d’emploi, comparé à près de 300 000 entre janvier et fin mai. Cependant, malgré cette amélioration, le nombre d’opportunités d’emploi disponibles aux États-Unis dans le domaine technologique demeure restreint. Le cabinet comptait environ 170 000 offres le 11 août dernier, en baisse par rapport aux 400 000 enregistrées en janvier 2022. Cette tendance se répercute également à travers le pays tout entier. Les offres d’emploi aux États-Unis ont atteint, en juin, leur niveau le plus bas depuis avril 2021, avec seulement 9,6 millions de postes disponibles.

Dans un communiqué cité par Bloomberg, les analystes du cabinet d’études ont cyniquement déclaré « La baisse des offres d’emplois et la montée en puissance de l’IA obligent les travailleurs peu qualifiés à se reconvertir et à améliorer leurs compétences pour saisir de nouvelles opportunités. ». Les entreprises qui n’ont toujours pas repris les embauches pourraient être tentées d’utiliser l’intelligence artificielle générative pour économiser. Un avenir dystopique que l’OCDE a mis en lumière dans son rapport annuel publié en juillet.