C’est la période des derniers résultats trimestriels et des bilans pour l’exercice financier 2022. Sans surprise, les entreprises du secteur de la tech affichent des résultats en deçà des attentes, marqués par d’importantes charges relatives aux nombreuses suppressions de postes. 2022 demeurera dans les annales de l’industrie de la tech pour ses vagues massives de licenciements.

Des frais de restructurations colossaux

L’année qui vient de se clôturer n’aura épargné personne, pas même les tout-puissants GAFAM. Le Financial Times révèle qu’ils ont dépensé 10 milliards de dollars de compensation pour les plans sociaux massifs mis en place. Au cours des trois derniers mois, la majorité des frais des géants de la tech concernait leur restructuration.

Début février, Meta a présenté 4,6 milliards de dollars de charges, dont 975 millions de dollars d’indemnités de licenciement. La maison mère de Facebook prévoit 1 milliard de dollars de coûts supplémentaires pour 2023. Chez Amazon, Brian Olsvasky, directeur financier, annonçait 640 millions de dollars de dépenses de compensation pour les salariés remerciés. Alphabet quant à lui, a estimé à entre 1,9 et 2,3 milliards de dollars les frais pour la suppression de 6 % de ses postes. Enfin, Microsoft a indiqué que le renvoi de 10 000 personnes pour redresser sa santé financière lui aura coûté 1,2 milliard de dollars.

Les licenciements, des « ajustements nécessaires »

Selon le site Layoffs.fyi qui recense tous les licenciements dans le secteur de la tech, plus de 250 000 employés ont perdu leur travail depuis le début de 2022. Parmi les derniers grands noms à devoir faire des concessions se trouve PayPal qui a dévoilé, début février, qu’il allait réduire ses effectifs de 7 %, soit environ 2 000 salariés.

Des compromis parfois nécessaires pour retrouver la confiance des investisseurs. Dans le cas de Meta, l’annonce de sa plus grande vague de renvois lui a permis de faire remonter sa valeur en Bourse.

Interrogé par le Financial Times, Dan Ives, analyste pour la banque d’investissement Wedbush explique que « les Big Tech ont dépensé, au cours des quatre à cinq dernières années, comme les stars du rock le faisaient dans les années 80. Désormais elles donnent l’impression de s’être assagies ». Les mastodontes devront toutefois poursuivre leurs efforts pour faire de 2023 « l’année de l’efficacité ».