Dans une longue interview accordée à CNBC, la nouvelle PDG de X, Linda Yaccarino, s’est exprimée sur son rôle au sein de l’entreprise. Elle a également mis en avant l’importance du changement de nom du réseau social pour ses évolutions futures.
X pour migrer vers un autre modèle
Quelques semaines après l’abandon de la marque Twitter au profit de X, l’ancienne dirigeante de NBC Universal a rappelé que cette décision reflétait la vision d’Elon Musk pour l’application. Depuis son rachat de la plateforme pour 44 milliards de dollars, l’homme d’affaires a mentionné à plusieurs reprises qu’il voulait la transformer en super application sur le modèle chinois.
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« Elon parle de X, l’application universelle, depuis très longtemps. Même lorsque nous avons annoncé que je rejoignais la société, c’était pour m’associer à Elon afin de transformer Twitter en X, l’application universelle », a rappelé la PDG. Le milliardaire souhaite que X permette à ses utilisateurs de réaliser de nombreuses tâches en un seul et même endroit : envoyer des messages, installer des sous-applications, réaliser des paiements ou des achats, etc.
Yaccarino a ainsi révélé que dans cette optique de transformation, les appels vidéo seront bientôt déployés au sein de la plateforme : « Pensez à ce qui s’est passé depuis l’acquisition. Les expériences et l’évolution vers des vidéos et des articles de longue durée, l’abonnement à vos créateurs préférés, qui gagnent maintenant réellement leur vie sur la plateforme. Vous regardez des vidéos, et bientôt vous pourrez passer des appels vidéo sans avoir à donner votre numéro de téléphone à qui que ce soit sur la plateforme ».
La dirigeante a également tenu à mettre les points sur les i concernant son rôle au sein de l’entreprise : « Elon travaille sur l’accélération du changement de marque et sur l’avenir, et je suis responsable du reste. Je dirige l’entreprise, des partenariats aux affaires juridiques, en passant par les ventes et les finances ». En effet, beaucoup se sont demandés comment Linda Yaccarino pourrait opérer indépendamment quand Musk exerce habituellement un contrôle étendu sur ses entreprises, à l’instar de SpaceX et Tesla.
Les marques reviennent, assure Yaccarino
La femme d’affaires a indiqué s’être entretenue avec des annonceurs, assurant que les marques revenaient sur la plateforme. Après le rachat de Musk, près de la moitié des plus importants annonceurs de Twitter ont cessé de dépenser sur le réseau social, par crainte que leurs publicités soient mises en avant aux côtés de contenus jugés problématiques.
Une grande partie de ses efforts a consisté à promettre aux annonceurs des outils de plus robustes pour assurer la brand safety. « Ce que l’on rappelle de plus en plus aux marques, c’est que la plateforme ne se résume pas aux tweets d’une personne en particulier », a-t-elle expliqué. Elle a ajouté que la plateforme est axée sur la vitalité de sa base d’utilisateurs et sur les opportunités qu’elle représente pour les spécialistes du marketing.
Yaccarino a en outre été dans le sens de Musk concernant la liberté d’expression, assurant que « 99,9 % des impressions affichées sont saines ». Des propos qui sont néanmoins très difficiles à prouver. Selon le cabinet d’études Sensor Tower, environ 40 % des 100 plus gros annonceurs de Twitter avant le rachat ne dépensaient plus sur la plateforme en juillet.
Bientôt le seuil de rentabilité ?
Enfin, la PDG a également été interrogée à propos de Threads, le nouveau réseau social basé sur le texte de Meta. Si elle affirme « garder un œil sur tout ce qu’ils font », elle a surtout mis l’accent sur la nouvelle trajectoire de X, qui devrait l’éloigner du modèle de Threads. « Nous nous concentrons sur ce que sera X, et c’est une feuille de route totalement différente », a-t-elle indiqué.
Elle s’est par ailleurs montrée très optimiste quant à la trésorerie de l’entreprise, qui accumule les pertes depuis plusieurs années. La politique mise en place par Musk, qui consiste à économiser drastiquement quitte à oublier quelques factures, semble porter ses fruits. « Nous sommes assez proches du seuil de rentabilité », a lancé la dirigeante.