Deux associations majeures dans l’industrie technologique américaine viennent d’apporter leur soutien à TikTok dans l’affaire qui l’oppose à l’État du Montana, où l’application fait l’objet d’une interdiction.

Une loi qui sape « la conception et l’objectif d’Internet »

Au mois d’avril, la Chambre des représentants du Montana a approuvé une interdiction totale de TikTok sur son territoire. Dès le 1er janvier 2024, la plateforme devra payer une amende pour son exploitation dans l’État, et les fournisseurs de magasins d’applications comme Google et Apple seront sanctionnés si TikTok peut y être téléchargée depuis leurs plateformes. Aucune sanction n’est prévue pour les 380 000 utilisateurs de l’application dans l’État.

TikTok a décidé de riposter en mai dernier en portant plainte. L’entreprise estime notamment que cette décision est « anticonstitutionnelle » et « infondée ». NetChoice, une association commerciale nationale qui regroupe les principales plateformes technologiques, et Chamber of Progress, une coalition de l’industrie technologique, viennent de s’associer à TikTok pour contester la décision de l’État.

Dans un document judiciaire commun, ils affirment que « les efforts du Montana pour couper ses habitants du réseau mondial des utilisateurs de TikTok ignorent et sapent la structure, la conception et l’objectif d’Internet ».

« Si elle est autorisée à prendre effet, l’interdiction ouvrira la voie à un Internet balkanisé où les informations disponibles pour les utilisateurs seront divisées régionalement en fonction des caprices et des préférences des politiciens locaux », ont-il continué.

Quel avenir pour TikTok aux États-Unis ?

En plus de TikTok, des créateurs de contenu originaires du Montana ont également déposé plainte contre leur État, assurant que le projet de loi représentait une violation directe du premier amendement.

Depuis près de trois ans, l’application chinoise est dans le viseur des autorités américaines, qui craignent qu’elle ne soit exploitée par Pékin pour mener des campagnes d’espionnage et accéder aux données personnelles des utilisateurs. Le PDG de TikTok a été entendu par le Congrès américain, mais n’est pas parvenu à convaincre les élus de son bon vouloir.

Un projet de loi à l’échelle nationale vise à l’interdire, mais cette option semble de moins en moins envisageable. Le projet Texas, pensé par TikTok pour apaiser les préoccupations de Washington, reste pour le moment l’initiative privilégiée. Elle consiste, entre autres, à héberger les informations des Américains localement, grâce aux serveurs du géant Oracle.