Depuis plusieurs mois, TikTok est devenu l’ennemi privé numéro 1 des États-Unis. Accusé de servir de porte d’entrée à l’espionnage de Pékin, l’État du Montana a entrepris, mi-avril, le passage d’une loi pour interdire l’application sur son territoire. Décidée à ne pas se laisser faire, la plateforme chinoise a porté plainte, le 22 mai, contre l’État américain, évoquant une interdiction qui « enfreint la constitution des États-Unis de multiples façons ».

Le Montana ne veut pas de TikTok sur son territoire

Le bras de fer entre les États-Unis et TikTok s’intensifie. Décrié puis proscrit des appareils gouvernementaux américains, mais également dans de nombreux pays, le réseau social a du mal à regagner la confiance des législateurs du monde entier. Malgré sa volonté d’être transparent envers Washington, et un plan de 1,5 milliard de dollars pour stocker les données des utilisateurs américains aux États-Unis, les autorités américaines restent méfiantes.

En ce sens, la Chambre des représentants du Montana a totalement banni, le 14 avril dernier, TikTok de sa région. Signé le 17 mai par Greg Gianforte, son gouverneur républicain, ce projet de loi doit entrer en vigueur dès le 1er janvier 2024.

Face à cette décision, de nombreux utilisateurs résidant au Montana se sont insurgés. Ils soulignent que la loi est anticonstitutionnelle et constitue une violation directe du premier amendement visant à préserver le droit à la liberté d’expression et d’information. Le 19 mai, un groupe de créateurs de contenus ont intenté une action en justice pour bloquer la loi.

TikTok montre les crocs

De son côté, TikTok ne compte pas laisser ses usagers agir seuls. Dans sa plainte, le géant chinois des réseaux sociaux indique que « le Montana a adopté ces mesures extraordinaires et sans précédent sur la base de spéculations infondées ». Selon lui, les craintes que Pékin puisse avoir accès aux données des utilisateurs américains et que les mineurs soient exposés à du contenu violent ne reposent sur aucune preuve concrète. Pourtant, fin décembre, ByteDance, sa maison mère, révélait que des employés avaient pu avoir accès aux informations de journalistes américains présents sur la plateforme.

TikTok poursuit en affirmant que les préoccupations de sécurité nationale soulevées par l’État du Montana relèvent de « l’intérêt fédéral exclusif ». Selon le groupe de créateurs de l’application, le Montana « n’a pas le pouvoir de promulguer des lois visant à promouvoir ce qu’il estime être la politique étrangère des États-Unis ou leurs intérêts en matière de sécurité nationale ».

Les avocats de la société, ont déclaré qu’« au lieu de réguler les réseaux sociaux en général, la loi bannit TikTok, et seulement TikTok pour des raisons punitives […] fondées sur des inquiétudes spéculatives au sujet de la sécurité des données et de la modération des contenus ». Une situation qui pourrait changer avec la potentielle adoption du RESTRICT Act.