Amazon vient de dévoiler les résultats de son deuxième trimestre 2023, ce 3 août, supérieurs à ses attentes et à celles des investisseurs. Le géant de l’e-commerce a dégagé 134,4 milliards de dollars de chiffres d’affaires, en progression de 11 %, et un bénéfice net de 6,7 milliards de dollars.

Se serrer la ceinture, une stratégie économique assumée par la firme de Jeff Bezos

Pour l’entreprise, il s’agit de son plus gros bénéfice net depuis le quatrième trimestre 2020. Pour arriver à un tel résultat, Andy Jassy, le directeur général d’Amazon, a fait plusieurs concessions pour réorganiser la chaîne de distribution de l’entreprise. Comme de nombreux géants technologiques, Amazon a commencé à se séparer d’un grand nombre de salariés. Au début de l’année, la société fondée par Jeff Bezos a annoncé le licenciement de plus de 18 000 personnes, faisant notamment partie de sa division de cloud computing, Amazon Web Services (AWS).

Par la suite, 9 000 salariés supplémentaires ont été remerciés courant mars, dont certains de ses divisions gaming. Amazon a expliqué ces vagues de licenciement par l’année 2022 compliquée qu’elle venait de vivre, alors que l’entreprise était une entité en plein boom durant la pandémie de Covid-19. Ce ralentissement économique, notamment induit par la guerre en Ukraine qui a favorisé l’augmentation des coûts de l’énergie, la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, a eu une répercussion sur tous les géants de la tech.

En parallèle, plusieurs projets ont été gelés, voire totalement arrêtés. C’est le cas du service de santé en ligne Amazon Care qui devait connecter les internautes avec des médecins et infirmières 24 heures sur 24 afin de leur fournir un traitement adapté. Pareil pour la division Halo de la firme, justement spécialisée dans la santé et le bien-être, qui aurait « été confrontée à des vents contraires importants, notamment un segment de plus en plus encombré et un environnement économique incertain ».

Amazon s’implique dans la course à l’intelligence artificielle

Le géant de l’e-commerce s’est concentré sur des domaines où il sait qu’il pourra avoir une plus-value dans le futur. C’est le cas d’AWS qui a réalisé 22 milliards de dollars de revenus au deuxième trimestre, en hausse de 12 %, malgré un bénéfice opérationnel en légère baisse par rapport à la même période l’année dernière. La branche cloud d’Amazon vient d’ailleurs d’investir 100 milliards de dollars dans un service qui « connectera les experts en IA et machine learning d’AWS avec des clients dans le monde entier pour les aider à imaginer, concevoir et lancer de nouveaux produits et services d’IA générative » d’après le communiqué du groupe.

L’intelligence artificielle, et plus précisément sa branche générative reste l’une des priorités d’Amazon. En avril dernier, elle a lancé Bedrock, sa toolbox inclue dans sa plateforme cloud. Grâce à ce service, les professionnels peuvent se servir du modèle de langage de l’entreprise, Titan, mais aussi ceux d’autres start-up comme AI21 ou Anthropic pour former leurs propres IA génératives. Pour doper ses propres services, le groupe s’appuie sur cette nouvelle technologie afin d’améliorer l’expérience client en développant des outils capables de résumer des avis et de détecter des faux témoignages.

« Il n’y a pas une équipe, pas une activité chez Amazon qui ne travaille pas à des applications d’IA génératives en ce moment même », a précisé Andy Jassy. Une phrase qui résume toute l’ambition de la firme dans ce secteur clé. Le directeur général d’Amazon a également ajouté « qu’il aimerait dépenser beaucoup plus d’argent sur l’IA générative à l’avenir, car cela signifierait que les services que l’entreprise actuellement proposée ont du succès, et que les créations de nos clients ont également du succès ».

Enfin, sans prendre en compte les concessions et les choix forts imposés par les dirigeants d’Amazon, les bons résultats de l’entreprise s’expliquent également par la forte reprise des ventes aux États-Unis. Ses activités dans cette région lui ont permis de dégager un bénéfice opérationnel de 3,2 milliards de dollars, un résultat très satisfaisant puisqu’au deuxième trimestre 2022, la société perdait plusieurs centaines de millions de dollars.