Depuis plusieurs mois, Microsoft Teams est dans le viseur de la Commission européenne. Si la firme de Redmond a consenti quelques concessions pour rassurer l’autorité de la concurrence européenne, elle devrait tout de même être confrontée à une procédure antitrust pour abus de position dominante.
Des négociations infructueuses entre Microsoft et la Commission européenne
Avec l’explosion du télétravail durant la pandémie de Covid-19, plusieurs entreprises proposant des plateformes de communication collaborative ont vu leur nombre d’utilisateurs décupler. C’est le cas de Zoom ou Slack.
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De son côté, Microsoft n’avait pas attendu cet engouement en proposant son propre service, Teams. Toutefois, le succès de ces plateformes l’a contraint à adopter une stratégie différente afin d’attirer toujours plus d’utilisateurs. Le géant technologique obligeait les entreprises à télécharger Teams afin qu’elles puissent avoir accès à l’ensemble de sa suite bureautique Microsoft 365. Une pratique qui n’a pas plu à Slack qui a décidé de porter plainte contre Microsoft.
Souhaitant éviter l’ouverture d’une enquête, la firme de Redmond a entamé des négociations avec la Commission européenne. Le géant de la tech avait alors proposé de mettre un terme à la vente de sa suite d’outils bureautique avec sa plateforme collaborative. Ainsi, elle n’inciterait plus les entreprises à utiliser Teams au lieu d’un service concurrent.
Les bundles, ces ventes packagées de Microsoft, dans le viseur de l’Union européenne
Une concession manifestement jugée insuffisante. Les deux parties bloquent sur la politique tarifaire que souhaite appliquer Microsoft en scindant ses deux services. La Commission européenne souhaite que l’écart de prix entre la formule comprenant uniquement Microsoft 365 et celle incluant Teams en supplément soit plus conséquent. Cette demande n’a pas été validée par Microsoft, consciente que cet écart de prix constituera le prix final de Teams, un prix qui serait trop élevé aux yeux du groupe.
À la suite de ce désaccord, il est probable que l’autorité européenne lance une enquête sur le bundle que propose l’entreprise. Outre celui qui est suggéré avec Microsoft 365 et Teams, l’offre OneDrive associée à Windows est sous le feu des projecteurs. Au cours de l’été 2021, OVHCloud avait déjà porté plainte, considérant que la firme de Redmond nuisait à la concurrence sur le marché du cloud de par sa position dominante. Des accusations qui ont été récemment soutenues par Amit Zavery, vice-président du Google Cloud.
Devant un nombre considérable de plaintes, la Commission européenne n’a eu d’autres choix que de lancer une enquête autour de l’offre cloud de Microsoft. L’institution sonde actuellement tous les acteurs qui auraient pu être impactés par les potentielles pratiques antitrust du groupe. Grâce à ces témoignages, elle décidera ou non de mettre en demeure, voire de sanctionner l’entreprise.