Souvenez-vous il y a quelques mois, Slack affirmait que Microsoft Teams n’était pas un concurrent. Il semblerait que son discours ait bien changé aujourd’hui… Une plainte a été déposée par Slack, auprès de l’Union Européenne, en raison de pratiques anticoncurrentielles de la part de l’entreprise américaine. Slack accuse, concrètement, Microsoft de lier son outils Teams à Office 365, ce qui, pour Slack, est un abus de position dominante.

Selon Slack, Microsoft a des pratiques illégales

Comme le rapporte le Wall Street Journal, Slack accuse Microsoft d’avoir poussé et imposé l’utilisation de certains de ses outils à ses utilisateurs. En effet, Microsoft obligerait les entreprises à installer Teams, les empêche de les supprimer et gênerait également la compatibilité de l’outil avec certains autres n’appartenant pas à Microsoft. Face à ce comportement, Slack juge donc nécessaire que l’Union Européenne intervienne et force à Microsoft de proposer son outil Teams tel un outil indépendant.

C’est désormais à la Commission européenne de juger la plainte déposée par Slack et de déterminer si oui, ou non, il est nécessaire d’ouvrir une enquête au sujet des pratiques anticoncurrentielles de l’entreprise américaine. Face à cette plainte, Microsoft s’est dit prêt à fournir des informations supplémentaires à la Commission européenne.

Une plainte stratégiquement déposée en Europe ?

Microsoft et Slack ont tous les deux largement profité de la période de télétravail et de confinement liée à la crise sanitaire du Coronavirus. En effet, le premier a gagné 12 millions d’abonnés à l’occasion de ses 3 ans, fêtés pendant le confinement. Le second, Slack, a vu son activité exploser. Cependant, ce dernier aurait tout de même quelques points faibles face au géant présent sur le marché depuis plus longtemps que lui, et cela pourrait expliquer le succès de son concurrent. Microsoft a d’ailleurs mis cet élément en avant lors d’une déclaration « Le marché a adopté Teams en nombre record tandis que Slack a souffert de l’absence d’un outil de visioconférence ».

Finalement, la plainte européenne pourrait traduire une stratégie adoptée par Slack puisque la Commission européenne a consacré beaucoup de temps aux affaires antitrust concernant des entreprises américaines ces derniers temps. Slack pourrait donc avoir imaginé que des suites seraient plus facilement données à sa plainte en Europe. Le service de messagerie professionnelle précise par ailleurs qu’il se considère aujourd’hui comme une menace pour Microsoft car il offre un accès non négligeable à un certain nombre d’outils basés sur le cloud. Une solution qui pourrait intéresser bien des entreprises à l’heure où le télétravail semble être une solution envisagée pour beaucoup, à l’avenir.