La firme de Redmond a annoncé, ce lundi 1er avril, que Teams serait désormais vendu séparément de son produit Office dans le monde entier. Une décision qui devrait lui permettre de contrecarrer toute allégation antitrust concernant son service de messagerie.

De vives critiques des concurrents

L’année dernière, Microsoft a dissocié son application de ses suites logicielles au sein de l’Union européenne (UE). Elle a finalement décidé d’étendre ce choix au reste du monde, rapporte Reuters.

« Afin de garantir la clarté pour nos clients, nous étendons les mesures que nous avons prises l’année dernière pour dégrouper Teams de Microsoft 365 et Office 365 dans l’Espace économique européen et en Suisse aux clients du monde entier. Ce faisant, nous répondons également aux commentaires de la Commission européenne en offrant aux entreprises multinationales plus de flexibilité lorsqu’elles souhaitent standardiser leurs achats dans différentes zones géographiques », indique la société.

Les régulateurs européens se penchent sur la question de Microsoft Teams depuis une plainte de Slack en 2020, accusant l’entreprise de pratiques anticoncurrentielles en liant l’application à ses très populaires suites logicielles professionnelles. Le PDG de Zoom s’est également exprimé à l’égard des pratiques du géant américain, estimant qu’elles pouvaient s’apparenter à un abus de position dominante.

Microsoft se montre particulièrement précautionneux face à la réglementation. À la fin des années quatre-vingt-dix, l’entreprise s’est en effet retrouvée au centre d’une vaste affaire antitrust aux États-Unis, la poussant à apporter d’importants changements à son écosystème.

Pas forcément une mauvaise nouvelle pour Microsoft…

À partir du 1er avril, les clients peuvent soit conserver leur contrat de licence actuel, soit le renouveler, le mettre à jour ou passer aux nouvelles offres. Les prix d’Office sans Teams oscillent maintenant entre 7,75 à 54,75 dollars selon le produit. La messagerie seule coûte 5,25 dollars. Selon les analystes, ce changement ne devrait pas réellement affecter les activités de Microsoft, voire lui bénéficier.

Le marché étant arrivé à maturité, de nombreuses grandes entreprises ont déjà sélectionné leur service privilégié. La firme devrait ainsi conserver ses clients existants via Office 365, tout en faisant payer les nouveaux venus pour son utilisation. Certains pourraient même faire le choix de se tourner vers Teams sans pour autant exploiter la suite logicielle de Microsoft.

L’entreprise n’est pas sortie d’affaires en Europe pour autant. La Commission européenne poursuit son enquête, et pourrait lui infliger une amende allant jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires global pour pratiques anticoncurrentielles.