Microsoft affiche sa bonne volonté à l’autorité de la concurrence de la Commission européenne. L’entreprise a annoncé, ce jeudi 31 août, qu’elle allait retirer Teams, son service de réunion vidéo, de ses offres Microsoft 365 et Office 365 dans l’Espace Économique Européen et en Suisse. Depuis un mois, une enquête officielle a été lancée sur ce regroupement.

Microsoft déclare assumer ses responsabilités de grand groupe

« Aujourd’hui, nous annonçons des changements proactifs qui, nous l’espérons, permettront de répondre à ces préoccupations de manière significative », explique Nanna-Louise Linde, responsable des affaires européennes de Microsoft. L’entreprise espère ainsi éviter une sanction financière au terme de l’enquête formelle lancée par la Commission européenne en juillet.

L’autorité de la concurrence du vieux continent craint que le géant américain « n’accorde à Teams un avantage en matière de distribution en ne donnant pas aux consommateurs le choix d’inclure ou non l’accès à ce produit lorsqu’ils s’abonnent à ses suites ».

Elle estimait que le regroupement de Teams et des suites Microsoft 365 et Office 365, effectif depuis 2017, pouvait présenter une distorsion de la concurrence face aux autres services similaires comme Zoom ou Slack. C’est justement ce dernier, depuis propriété de Salesforce, qui avait déposé plainte en 2020.

À l’époque, en pleine pandémie, ces outils de visioconférence ont explosé à la faveur des divers confinements à travers le monde. Teams est passé de 20 millions d’utilisateurs à 145 millions en moins de deux ans. Microsoft est soupçonné d’avoir profité de sa force de frappe dans les logiciels professionnels pour s’imposer sur ce marché.

Dans une volonté d’apaisement, Nanna-Louise Linde a reconnu que « notre responsabilité en tant que fournisseur technologique majeur de soutenir un environnement concurrentiel sain ». L’entreprise américaine a pris deux mesures principales, valables à partir du 1er octobre : la première est de proposer ses suites logicielles sans Teams a des prix inférieurs et proposer la plateforme en abonnement séparé. La seconde consiste à favoriser l’interopérabilité de ses solutions avec celles de ses concurrents.

Reuters rapporte que la Commission européenne a pris note de cette initiative, mais n’a pas souhaité la commenter. Microsoft avait déjà pris des mesures en avril, pour éviter l’ouverture d’une enquête officielle, sans succès à l’époque. L’entreprise reconnaît que sa démarche ne résoudra pas nécessairement tous les griefs à son encontre, mais « nous pensons qu’il s’agit d’une étape constructive ».

Microsoft a déjà eu à subir le courroux de la Commission européenne par le passé, déjà pour des regroupements de produits. Toutefois, depuis plus de dix ans la société a su rester dans les clous. Cette démarche, conciliante, n’est pas la plus répandue parmi les géants de la Tech américains. Elle semble vouloir démontrer sa bonne volonté et surtout éviter une amende qui pourrait s’élever à 10 % de son chiffre d’affaires mondial. L’enquête de la Commission européenne pourrait aboutir durant l’automne.