Microsoft devrait cesser de vendre Teams dans sa suite Office 365 d’ici quelques semaines. Redmond espère ainsi éviter une enquête de la Commission européenne à la suite d’une plainte de Slack. Les régulateurs et l’entreprise sont toujours en pourparlers.

Microsoft se dit conscient de ses responsabilités dans l’UE

Microsoft, Slack, Zoom ou encore Cisco avec Webex ont largement profité de l’explosion du télétravail lors des confinements pendant la pandémie. Le premier a vu ses utilisateurs actifs mensuels passer de 44 millions en février 2020 à 270 millions en janvier 2022. Slack compte, quant à lui, plus de 10 millions de clients quotidiens.

En pleine explosion en juillet 2020, Slack a déposé une plainte pour abus de position dominante contre Redmond devant la Commission européenne. Elle accuse l’entreprise d’imposer le téléchargement de Teams lors de l’achat de la suite Office 365.

Le Financial Times rapporte que Microsoft souhaite régler ce problème en laissant le choix à ses utilisateurs de télécharger ou non Teams. Problème, la manière de procéder est encore très floue et pourrait finalement ne pas convaincre les autorités. Selon le journal, Microsoft et les régulateurs européens sont en pourparlers mais « un accord n’est pas certain ».

Microsoft fait face à une de ses premières accusations de pratiques anticoncurrentielles en Europe depuis dix ans. En 2008, la Commission européenne reprochait à Microsoft de profiter de sa position dominante pour inciter ses clients à utiliser Internet Explorer sur Windows. Un an plus tard, l’entreprise a accepté d’offrir aux clients européens un choix de navigateur lors de l’installation de son système d’exploitation. En 2013, elle sera finalement condamnée à une amende de 561 millions d’euros pour ne pas avoir suffisamment respecté l’accord.

Microsoft veut éviter une nouvelle condamnation. L’entreprise américaine a déclaré au Financial Times, « Nous sommes conscients de nos responsabilités dans l’Union européenne en tant que grande entreprise technologique. Nous continuons à coopérer avec la commission dans son enquête et sommes ouverts à des solutions pragmatiques qui répondent à ses préoccupations et servent bien les clients ».

Si la situation évolue dans ce sens, Teams quittera la suite Office 365. La Commission européenne s’est aussi penchée sur le rachat du groupe Activision Blizzard par Microsoft. Le régulateur devra définir d’ici le 22 mai si cette acquisition est anticoncurrentielle ou non.