Alors que la Commission européenne vient de valider le rachat d’Activision, Microsoft est, à nouveau, ciblé par l’autorité de la concurrence de l’institution. Dans le cadre d’une enquête pour le moment informelle, les régulateurs interrogent, ce mois-ci, les acteurs du cloud sur les pratiques du géant avec son offre Azure.

Microsoft n’est pas passé à travers les mailles du filet de la Commission européenne

Les autorités européennes s’interrogent sur l’utilisation d’informations confidentielles de Microsoft pour concurrencer les fournisseurs de cloud sur le marché. Contacté par Bloomberg, un membre du régulateur affirme que cette enquête fait suite à la réception de « plusieurs plaintes concernant Microsoft, notamment en relation avec son produit Azure, que nous évaluons sur la base de nos procédures standards ».

Au cours de l’été 2021, OVHCloud, le leader européen du secteur, a accusé, avec plusieurs entreprises, Microsoft d’abus de position dominante pouvant nuire à la concurrence. La plainte porte sur la manière dont Microsoft octroie des licences pour ses produits tels qu’Office. La politique de l’entreprise américaine rendrait l’utilisation de ses services par d’autres fournisseurs plus coûteux. Elle suspecte également que les produits Microsoft fonctionnent moins bien sur les infrastructures tierces. Un porte-parole de l’entreprise avait déclaré en 2022 au Wall Street Journal, « En abusant de sa position dominante, Microsoft nuit à la concurrence loyale et limite le choix des consommateurs sur le marché des services de cloud computing ».

L’association CISPE (Cloud Infrastructure Service Providers in Europe) a, également, déposé une plainte en novembre dernier. Composée de nombreux acteurs comme l’italien Aruba, Amazon Web Service ou encore OVHCloud, elle relève les « pratiques déloyales de ventes jointes » de Microsoft pour « profiter de sa position dominante ». Selon le collectif, la firme « porte irrémédiablement atteinte à l’écosystème européen du cloud et prive les clients européens de toute liberté de choix dans leurs déploiements de cloud computing ».

Voyant le nombre de plaintes s’accumuler, Microsoft a voulu rassurer, en fin d’année, sur ses actions, « Nous sommes engagés à répondre aux préoccupations valables en matière de licences et à soutenir un environnement concurrentiel où tous les fournisseurs peuvent prospérer ».

Concernant, la procédure de la Commission européenne, les concurrents et les clients doivent répondre aux questions de la Commission européenne avant le 17 mai. Ils sont également invités à soumettre leurs preuves d’ici la fin du mois.

En cas d’ouverture d’une enquête formelle, l’entreprise pourrait éventuellement être contrainte à payer des amendes pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires annuel global de l’entreprise. Les régulateurs et les responsables pourront trouver des solutions pour éviter une telle sanction. En octobre dernier, Microsoft avait déjà tenté d’atténuer les reproches de ses concurrents. Le géant a, notamment, permis d’exécuter ses logiciels, dont Windows 11, sur toutes les infrastructures tierces de cloud.