Amit Zavery, vice-président de Google Cloud, a ouvertement accusé Microsoft de pratiques anticoncurrentielles dans le secteur du cloud. De son côté, la Commission européenne a déjà reçu plusieurs plaintes à ce sujet qu’elle est déjà en train de traiter. Pour l’heure, Google n’a pas encore saisi l’institution européenne.

Amit Zavery s’attaque à Microsoft et à ses pratiques antitrust

C’est dans un entretien accordé au journal Les Echos que l’un des cadres de la branche cloud de la firme de Mountain View s’est attaqué aux pratiques d’un de ses plus grands rivaux, Microsoft. « Je suis très inquiet du comportement anticoncurrentiel de Microsoft qui utilise son leadership et sa base d’installation pour vendre ses produits dans le cloud, » déclare Amit Zavery.

Selon lui, « si rien n’est fait rapidement, le marché de l’informatique dématérialisée sera dominé par Azure et ils augmenteront les prix, comme ils l’ont fait pour d’autres produits dans le passé ». Si Microsoft semble épargné par la série d’enquête antitrust visant les GAFAM aux États-Unis, ça n’est pas le cas au sein de l’Union européenne.

La firme de Redmond est au centre de plusieurs plaintes sur le Vieux Continent. La première a été déposée par Slack en 2020. L’entreprise accuse Microsoft de vendre son propre système de visioconférence Teams, avec Office. Il y a quelques semaines seulement, le géant technologie a décidé de mettre un terme à la vente de ce package.

La Commission européenne se saisit de l’affaire et commence son enquête

Une deuxième plainte a été lancée en 2021 par Nextcloud, entreprise de stockage dans le cloud. Cette société estime que la vente groupée de OneDrive, outil similaire à ce qu’ils peuvent proposer, avec le système d’exploitation Windows est un abus de position dominante. Le fournisseur allemand avait même réussi à convaincre plusieurs acteurs IT européens d’appuyer sa plainte. Enfin, c’est OVHcloud qui a décidé de porter plainte contre Microsoft. Là aussi, l’opérateur français accusait le français d’abus de position dominante.

Microsoft avait déjà répondu à ces attaques l’an dernier, affirmant qu’elle « continuerait à écouter et à apprendre afin de répondre aux besoins des fournisseurs de cloud européens et nous sommes ouverts à la discussion et prêts à résoudre toute préoccupation valable restante ». Une réponse qui n’avait pas plu à tous puisqu’entre-temps, une nouvelle plainte a été reçue par la Commission européenne provenant de l’association des fournisseurs d’infrastructure cloud en Europe (CISPE).

Depuis peu, l’autorité de la concurrence européenne enquête sur l’offre cloud de Microsoft. L’institution serait actuellement en train de sonder les différents acteurs impactés par les pratiques de l’entreprise afin de savoir si elle abuse réellement de sa position dominante pour écarter ses concurrents. Selon Reuters, la Commission européenne et Microsoft seraient proches de trouver un accord à l’amiable.