Dans un communiqué, Stanislas Guerini, Ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques, et Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, annoncent l’interdiction des « applications récréatives » sur les appareils des agents de la fonction publique. TikTok fait, sans surprise, partie des plateformes ciblées par cette mesure.

Quelles applications sont concernées ?

Il y a quelques jours, le Sénat ouvrait une commission d’enquête visant à déterminer les risques posés par TikTok au niveau de la sécurité nationale, ainsi que son impact sur les jeunes. Si le processus peut s’étaler jusqu’à la fin de l’été, le gouvernement a finalement agi vite.

« Après une analyse des enjeux, notamment sécuritaires, le gouvernement a décidé d’interdire dorénavant le téléchargement et l’installation d’applications récréatives sur les téléphones professionnels fournis aux agents publics », annonce-t-il dans un communiqué publié sur Twitter par les deux ministres.

Si le texte nomme explicitement TikTok, il ne donne pas le nom des autres plateformes concernées. Selon France Info, qui s’est entretenu avec l’entourage de Stanislas Guerini, Twitter ou encore Instagram sont également visées. La liste des logiciels ciblés n’est pas « ferme et définitive ». Elle comprend, en plus des applications « récréatives », celles de streaming et de gaming.

Un enjeu pour la sécurité nationale

« Les applications récréatives ne présentent pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants pour être déployées sur les équipements d’administrations », déclare le gouvernement. De ce fait, elles peuvent constituer un risque pour ces dernières ainsi que leurs agents, estime-t-il. L’interdiction s’applique « sans délai et de manière uniforme ».

Cette décision intervient après que de nombreux pays alliés de la France aient pris des mesures similaires, à commencer par les États-Unis en décembre dernier. Depuis, le Canada, le Danemark, le Royaume-Uni, ainsi que le Parlement et la Commission européenne ont tous banni TikTok de leurs appareils gouvernementaux.

En outre, l’annonce des ministres se produit au lendemain de l’audition du PDG de TikTok par des membres de la Chambre des représentants américaine. L’homme d’affaires n’a pas convaincu les législateurs, qui réfléchissent de plus en plus à interdire l’application dans tous les États-Unis.

Les pays occidentaux dénoncent les relations entre la maison mère de TikTok, ByteDance, et le gouvernement chinois. Ils craignent que la plateforme ne soit utilisée par Pékin pour mener de vastes campagnes d’espionnage.