Quelques jours après la Commission européenne, le Parlement européen a demandé à ses employés, le 28 février, de supprimer TikTok de leurs appareils professionnels. L’application chinoise de partage de courtes vidéos est considérée, par de nombreuses institutions autour du monde, comme une menace pour la sécurité des données personnelles de ses utilisateurs. Cette décision suit celle du Canada qui a récemment annoncé avoir banni la plateforme des téléphones et ordinateurs gouvernementaux.

Après la Commission européenne, au tour du Parlement européen

Les 8 000 fonctionnaires travaillant pour le compte du Parlement européen ont jusqu’au 20 mars pour supprimer TikTok de leurs appareils professionnels. Passé ce délai, « l’accès Internet au réseau social depuis les ordinateurs du Parlement sera bloqué », explique la Direction générale de l’innovation et du support technologique du Parlement européen dans une note interne consultée par Le Monde. De même, Roberta Metsola, présidente du Parlement, et Alessandro Chiocchetti, son secrétaire général, conseillent « fortement » de désinstaller le réseau social de leurs téléphones personnels.

ByteDance, la maison mère de TikTok, avait avoué, en novembre dernier, que ses salariés chinois pouvaient accéder aux informations personnelles des utilisateurs européens. Un mois plus tard, le géant de la tech révélait que plusieurs employés avaient espionné des journalistes du Financial Times et de Forbes. Suite à ces révélations, le Congrès américain décidait de bannir la plateforme des appareils gouvernementaux.

TikTok désemparé

Aujourd’hui, TikTok se sent trahi par les institutions européennes. Theo Bertram, vice-président de TikTok chargé de la politique publique européenne, a indiqué, le 23 février, que l’entreprise n’a pas été prévenue des dispositions prises par la Commission européenne.

« Nous ne leur avons jamais parlé. Ils ne nous ont jamais demandé notre avis, alors c’est une surprise », commentait-il, « normalement, nous devrions nous attendre à un certain engagement et à une certaine capacité de comprendre ce qui nous est reproché, quelles sont les preuves, pour y répondre. Nous n’avons rien eu de tout cela ». Une décision similaire pourrait être prise par le Conseil européen dans les jours à venir.