Depuis quelques semaines, les autorités européennes se penchent sur le cas de TikTok. L’application chinoise de partage de courtes vidéos est considérée comme une menace pour la sécurité des informations personnelles des utilisateurs européens. La Commission européenne a demandé à tout son personnel, le 23 février, de supprimer le réseau social de leurs appareils professionnels, craignant pour la protection de leurs données. Une décision suivant celle des Pays-Bas qui recommandait à ses institutions publiques, une semaine auparavant, de se tenir éloignées de la plateforme.

Les appareils gouvernementaux doivent se séparer de TikTok

« Afin de protéger les données de la Commission et de renforcer sa cybersécurité, le conseil d’administration de la Commission européenne a décidé de suspendre l’application TikTok sur les appareils de l’entreprise et les appareils personnels inscrits aux services d’appareils mobiles de la Commission », indique un mail envoyé aux salariés et consulté par Euractiv, à l’origine de l’information.

Le média spécialisé dans les questions de politiques européennes précise que les employés de l’institution ont jusqu’au 15 mars pour désinstaller TikTok. Dans le cas contraire, ils ne pourront plus accéder aux applications rattachées à la Commission comme Skype Entreprise ou leur mail professionnel.

De lourds précédents

La Commission européenne n’est pas la première à interdire TikTok à son personnel. En décembre dernier, aux États-Unis, le Congrès bannissait la plateforme des appareils gouvernementaux évoquant des risques pour la sécurité nationale. Une résolution motivée par plusieurs appréhensions relatives à la sécurité des informations personnelles des utilisateurs américains vis-à-vis de la Chine.

Des craintes alimentées par une affaire, fin décembre, lorsque le géant de la tech a avoué que certains de ses employés ont espionné des journalistes du Financial Times et Forbes couvrant son actualité. Un mois auparavant, début novembre 2022, ByteDance, la maison mère de TikTok, a déclaré que ses salariés chinois avaient bel et bien accès aux données personnelles des utilisateurs européens.

Le mois dernier, Shou Zi Chew, président-directeur général de TikTok, s’est entretenu avec Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur. Celui-ci a rappelé que le réseau social se devait de respecter le Digital Services Act, censé entrer en vigueur au mois de septembre.