L’étau continue de se resserrer autour de TikTok. Le Canada vient d’annoncer bannir l’application sur tous les appareils gouvernementaux, tandis que les États-Unis donnent désormais trente jours aux agences fédérales pour imposer son interdiction.

Les États-Unis accélèrent pour interdire son usage par le personnel fédéral

Dans le viseur de Washington depuis 2020, TikTok est de plus en plus ciblée par les autorités américaines. En décembre, le Congrès a pris la décision d’interdire la plateforme sur tous les appareils gouvernementaux, et la Maison Blanche vient d’ordonner aux agences concernées de mettre cette mesure en œuvre dans les trente prochains jours.

Les organismes impliqués dans la sécurité nationale, l’application de la loi ou la recherche en matière de sécurité ne sont pas concernés, mais la direction de l’agence doit tout de même approuver ces activités. Cette interdiction s’applique à l’équipement utilisé dans le cadre du travail gouvernemental, rapporte CNBC.

La semaine dernière, la Commission européenne prenait une décision similaire en demandant à ses employés de supprimer TikTok de leurs appareils professionnels, une mesure vivement critiquée par l’application chinoise qui assure ne pas comprendre pourquoi elle suscite autant de méfiance.

Le Canada suit ses alliés

Le Canada vient de rejoindre les États-Unis et l’Union européenne dans leur démarche, citant la potentielle menace que représente la plateforme pour la sécurité nationale des pays occidentaux. « Je soupçonne qu’au moment où le gouvernement prend la décision importante de dire à tous les employés fédéraux qu’ils ne peuvent plus utiliser TikTok sur leurs téléphones professionnels, de nombreux Canadiens, qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers, réfléchiront à la sécurité de leurs propres données et feront peut-être des choix », a affirmé Justin Trudeau, Premier ministre du Canada.

À l’avenir, le téléchargement de l’application sur les appareils officiels sera également bloqué. « Il est curieux que le gouvernement du Canada ait décidé de bloquer TikTok sur les appareils fournis par le gouvernement, sans citer de problème de sécurité spécifique ni nous contacter pour nous poser des questions, juste après que des interdictions similaires aient été introduites dans l’UE et aux États-Unis », s’étonne un porte-parole de TikTok.

Le 23 mars, date de la dernière chance pour TikTok ?

Les Occidentaux dénoncent le lien de ByteDance, la maison mère de TikTok, avec Pékin, et accusent l’application d’espionner ses utilisateurs américains, européens ou canadiens et de diffuser de la propagande sur la plateforme. Ces suspicions se sont accentuées ces derniers mois, notamment lorsqu’une enquête a révélé que des employés de ByteDance ont accédé aux données personnelles de journalistes occidentaux.

Le 23 mars prochain, Shou Zi Chew, le PDG de TikTok, sera auditionné par le Congrès des États-Unis. Il pourrait s’agir de l’ultime occasion pour le réseau social de démontrer sa bonne volonté à Washington, alors que les autorités n’écartent pas la possibilité de l’interdire à tous ses citoyens. Une mesure similaire pourrait être décidée par les alliés des États-Unis, dans un contexte de guerre commerciale accrue entre le pays et la Chine.