Dans le but de relancer son industrie des semi-conducteurs, le gouvernement chinois a décidé d’assouplir ses règles et d’octroyer plus de pouvoirs aux principaux fabricants de composants électroniques. Ces entreprises auront un accès plus facile aux subventions et leurs travaux de recherches seront mieux soutenus par Pékin.
La Chine remodèle sa politique de subventions pour aider l’industrie des puces à se relever
Pour essayer de relancer son secteur des semi-conducteurs, Pékin a décidé d’être plus laxiste. Le gouvernement a modifié l’organisation de sa stratégie pour atteindre un jour l’autonomie dans le secteur. Une nouvelle commission scientifique va être mise en place, tandis que le ministère de la science et de la technologie, touché par une affaire de corruption, va être restructuré. Ces entités pourront accorder des financements gouvernementaux supplémentaires à des entreprises déjà ciblées par le gouvernement.
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Ces entités — privilégiées — sont certes en difficulté, mais Pékin considère qu’elles souhaitent mettre en place des projets intéressants contrairement à ce qui a pu être proposé par le passé.« Il est temps de sortir l’industrie chinoise de la misère », ce sont les mots forts prononcés par un responsable gouvernemental travaillant en étroite collaboration avec les fabricants de puces chinois au Financial Times. « La Chine a gaspillé trop d’argent dans la recherche non fonctionnelle pour contourner les sanctions sans résultat. Il est temps d’abandonner les illusions et de canaliser toutes les ressources possibles vers les entreprises », a-t-il ajouté.
Ces sociétés ne seront plus obligées d’atteindre des objectifs de performance afin d’obtenir ces subventions. « Le gouvernement chinois subventionnera ces entreprises pour produire et déployer des outils de fabrication de puces localisés sans aucun plafond de financement, juste pour surmonter les restrictions américaines », précise une personne ayant eu accès aux informations liées à ce changement de politique.
Les restrictions américaines paralysent le marché chinois des semi-conducteurs
Selon les informations du Financial Times, Semiconductor Manufacturing International (SMIC), Hua Hong Semiconductor et Huawei, ainsi que les fournisseurs d’équipements Naura et Advanced Micro-Fabrication Equipment Inc China, seront parmi ceux qui bénéficieront de ce changement de politique. Dans le viseur des autorités américaines depuis des années, ces entités font partie de celles qui sont le plus durement touchées par le durcissement des restrictions d’octobre 2022.
Présentes dans l’Entity List, ces sociétés n’ont plus le droit d’importer des composants électriques performants aux entreprises américaines sans licences. De la même manière, ils ne peuvent pas acheter d’équipements leur permettant de fabriquer des puces hautes performance. D’autres structures comme Yangtze Memory Technologies (YMTC) ou PXW Semiconductor Manufactory font également partie de cette liste noire.
Ces dernières semaines, les entreprises japonaises et néerlandaises, dont le géant ASML connu pour proposer du matériel nécessaire pour la production de puces performantes, ont confirmé à l’Administration Biden qu’ils n’exporteraient pas leurs produits dans l’Empire du Milieu. Une annonce qui constitue une nouvelle difficulté pour le marché des semi-conducteurs chinois.