Alors que l’année 2022 se termine, les États-Unis ont pris le temps d’analyser les agissements de certains groupes chinois spécialisés dans les semi-conducteurs. Pour ces entreprises, la sanction est tombée : elles vont se retrouver dans l’Entity List, la liste noire du département du Commerce.
Certaines entreprises en Chine étaient passées entre les mailles du filet américain
Avec les larges restrictions américaines annoncées par l’Administration Biden au mois d’octobre 2022, l’Entity List a été remise au goût du jour. Les États-Unis ont décidé d’interdire l’export de semi-conducteurs performants ou de tout outil permettant de les fabriquer vers les entreprises chinoises présentes dans cette fameuse liste noire. La seule alternative, une fois sur cette liste, est que la société américaine exportatrice obtienne une licence dédiée, considérée comme complexe à avoir selon l’Administration Biden.
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Si certaines entreprises chinoises avaient réussi à ne pas figurer dans la liste, une analyse menée par le département du Commerce les y aurait ramenées. Durant le mois de décembre 2022, c’est Yangtze Memory Technologies (YMTC) qui a rejoint contre son gré l’Entity List. La firme aurait fourni à Huawei des puces de mémoires pour ses smartphones, ce qui est contraire aux mesures restrictives mises en place par Donald Trump en 2019, lorsqu’il était président des États-Unis.
Les employés chinois surpris de figurer sur la liste noire des États-Unis
En plus de YMTC, PXW Semiconductor Manufactory a appris qu’il faisait également partie de cette liste. Les employés de la start-up spécialisée dans la fabrication de puces auraient commencé à paniquer en apprenant la nouvelle. « La plupart des chefs d’équipe et des cadres sont en réunion d’urgence, mais le reste d’entre nous n’est pas autorisé à discuter d’un sujet aussi sensible », a déclaré l’un des employés au Financial Times.
PXW bénéficie d’un solide soutien du gouvernement chinois qui passe notamment par un financement conséquent. L’entreprise avait commandé du matériel à diverses entreprises américaines dont l’arrivée était prévue l’année prochaine. Toutefois, le fait que la start-up ait été placée dans l’Entity List compromet la venue de ce matériel.
Une autre entreprise chinoise est également concernée par ces restrictions. Il s’agit de Hefei Core Storage Electronic (HCSE), une société fondée par d’anciens employés de l’entreprise taïwanaise VIA Technologies, elle aussi spécialisée dans les composants électroniques. HCSE a été créée dans le but de développer une alternative chinoise aux processeurs du géant américain Intel. Un des ingénieurs de l’entreprise a affirmé que personne au sein de l’entreprise ne s’attendait à ce qu’ils se retrouvent dans l’Entity List.
Selon l’un des responsables travaillant sur le dossier pour le département du Commerce, les États-Unis auraient découvert que la société travaillait sur des processeurs adaptés aux superordinateurs. De plus, elle soutiendrait de par ses actions, la création de puces mémoires avancées. Or, ces deux agissements sont ciblés par les contrôles réalisés par les autorités américaines.