SMIC (ou Semiconductor Manufacturing International Co), le plus grand fabricant de semi-conducteurs en Chine, met en garde contre l'impact négatif des restrictions américaines sur les exportations.
L'impact des restrictions américaines sur SMIC
Le géant chinois des semi-conducteurs vient de publier ses résultats pour le troisième trimestre de l'année 2022. SMIC estime que les premières conséquences des sanctions américaines sont déjà palpables. En effet, l'entreprise présente un chiffre d'affaires stable, ce qui n'est pas dans son habitude. Le 10 novembre, la société chinoise a organisé une conférence de presse durant laquelle elle a présenté ses résultats. L'occasion de rappeler que la faiblesse de la demande et les restrictions de l'administration Biden auront un impact significatif sur les activités du quatrième trimestre.
Un porte-parole précise « avec la faiblesse de la demande dans les secteurs des smartphones et de l'électronique grand public, associée à la nécessité pour certains clients de prendre du temps pour interpréter les nouvelles réglementations américaines sur le contrôle des exportations, notre chiffre d'affaires du quatrième trimestre devrait baisser de 13 à 15 % ». C'est la première fois que SMIC s'exprime au sujet des restrictions américaines, mises en place au début du mois d'octobre, dont l'objectif est d'entraver les progrès de la Chine dans le domaine des superordinateurs et des centres de données.
Le géant chinois SMIC a plusieurs générations de retard sur ses concurrents Taiwan Semiconductor Manufacturing Corporation (TSMC) et Samsung Electronics, en termes de technologie de fabrication de puces. Cependant, la société basée à Shanghai bénéficie d'une forte demande sur le marché intérieur. L'entreprise a même réalisé récemment un investissement de 7,5 milliards de dollars pour développer une nouvelle ligne de production près de son usine de Tianjin (dans le nord de la Chine). Entre le deuxième et le troisième trimestre 202, le chiffre d'affaires de SMIC n'a augmenté que de 0,2 % contre 34,7 % l'année dernière.
SMIC est la seule fonderie chinoise capable de produire en 14 nanomètres. Les restrictions américaines l'empêchent de développer des technologies qui permettraient de produire en-dessous du seuil crucial de 10 nanomètres. Ces puces sont très recherchées pour les fabricants de smartphones ou de tablettes. Cependant, cet été des chercheurs ont publié une étude laissant sous-entendre que SMIC avait réussi à graver en 7 nm. Le géant chinois n'a pour le moment ni confirmé, ni infirmé cette information.