Le groupe Meta, de Mark Zuckerberg, a fait le choix de débourser près de 725 millions de dollars pour mettre fin au procès lié au scandale Cambridge Analytica. Ainsi, la firme tire un trait sur cette affaire qui la suit depuis plus de six ans. Grâce à cette somme, l’ensemble des plaignants s’étant retournés contre Facebook devraient être indemnisés.

Un scandale qui dure depuis plus de quatre ans

C’est en 2018 que le scandale Cambridge Analytica explose. La maison mère de Facebook est accusée d’avoir permis à plusieurs entités, dont la société Cambridge Analytica, d’accéder aux données personnelles de plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs pendant les élections américaines de 2016. À cette époque, le cabinet d’analyse et de conseil travaille étroitement avec Donald Trump dans le cadre de sa campagne présidentielle.

Grâce à Meta, Cambridge Analytica aurait eu accès à plus de 87 millions de comptes Facebook, et par conséquent à leurs informations. Des données qui auraient servi pour cibler de potentiels électeurs et pour définir des profils types. Si l’accès aux données pour une entreprise n’est pas quelque chose de rare, l’entreprise a réussi à obtenir ces informations personnelles sans leur consentement. Le réseau social de Mark Zuckerberg a tout bonnement autorisé la procédure, et ce depuis septembre 2015.

Pour obtenir réparation, un recours collectif a été déposé par plusieurs utilisateurs de Facebook, ce qui a débouché sur un procès qui dure depuis plus de quatre ans. En parallèle, d’autres institutions ont souhaité que Mark Zuckberg prenne la parole sur ce scandale tout en auditant les agissements de Meta. C’est le cas du Congrès américain, du Parlement européen qui venait de ratifier le RGPD, ou encore le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada qui l’ont également poursuivi en justice.

Meta, mais aussi Mark Zuckerberg, au centre de plusieurs enquêtes et procès

Entre-temps, Cambridge Analytica plaidait coupable et admettait avoir enfreint la législation britannique. L’information Commissioner’s Office (ICO) l’a donc condamné à payer une amende symbolique de 15 000 livres sterling. Depuis le cabinet d’analyse et de conseil n’exerce plus. De son côté, Meta avait reçu une amende de 500 000 livres sterling de la part de l’autorité britannique. Toutefois, son homologue américaine, la Federale Trade Commission (FTC) a été moins clémente. Elle a condamné l’entreprise à payer une amende de 5 milliards de dollars dans le cadre de cette affaire.

Malgré le paiement de cette amende, le procès entre les utilisateurs de Facebook et le groupe Meta se poursuit. De nouvelles preuves fournies par des anonymes ou d’anciens employés de la firme discréditent un peu plus les agissements de Meta, mais aussi de Mark Zuckerberg lui-même. Ce dernier est au cœur d’un procès lancé par le procureur général du District de Columbia. Pendant de longues heures, le fondateur de Facebook ainsi que plusieurs hauts cadres ont dû déposer sur l’affaire Cambridge Analytuica.

Pour Mark Zuckerberg, le coup de grâce se déroule en décembre 2022 où un document prouverait qu’il était au courant des agissements du cabinet d’analyse et de conseil bien avant ce qu’il affirme. À la vue de toutes ces preuves, le géant des réseaux sociaux a décidé d’indemniser les victimes ayant porté plainte contre lui selon les informations de Reuters. « Les 725 millions proposés par l’accord constituent le montant le plus élevé jamais atteint dans un procès en nom collectif sur les données privées et jamais payé par Facebook pour mettre fin à ce type de poursuite », annoncent les avocats de la défense.

Néanmoins, le paiement de ces indemnités ne met pas un terme aux poursuites menées par le District de Columbia à l’encontre de Mark Zuckerberg lui-même. Cambridge Analytica continue et continuera d’être dans les esprits du créateur de Meta pendant un moment…