La publication de nouveaux e-mails provenant de Facebook montrent que l’entreprise était au courant de l’affaire Cambridge Analytica bien avant que les premières alertes ne soient données. Le procureur général du district de Columbia a demandé au réseau social de rendre publics ces e-mails pour faire toute la lumière sur le plus grand scandale de l’histoire de Facebook.

Plusieurs e-mails ont été envoyés à la direction

En juillet dernier, la Securities and Exchange Commission (SEC), organisme fédéral de contrôle des marchés financiers, déposait une plainte contre Facebook à ce propos. L’organe de régulation avait découvert que des employés de Mark Zuckerberg ont tenté d’alerter leur hiérarchie par deux fois en septembre 2015, à propos d’activités suspectes provenant d’une société dénomée Cambridge Analytica.

Aujourd’hui, le procureur général du district de Columbia confirme que ces conversations internes ont bien existé. On peut notamment lire ceci dans un e-mail envoyé à la direction le 22 septembre 2015 : « nous soupçonnons qu’un grand nombre d’entreprises récoltent des données personnelles de manière illégale. L’activité la plus intense provient de Cambridge Analytica, une entreprise de modélisation de données pour le moins sommaire qui a vraisemblablement pénétré profondément notre marché ».

Un manque de considération total

Pourtant pour Paul Grewal, conseiller juridique adjoint de Facebook, ces révélations ne prouvent rien de nouveau. L’homme précise que Facebook n’a été mis au courant de la vente de données par le Dr. Aleksandr Kogan qu’en décembre 2015, comme il l’avait initialement affirmé. Il précise que : « Facebook ne savait pas que Kogan avait vendu des données à Cambridge Analytica avant décembre 2015. C’est un fait avoué sous serment à nos principaux organismes de réglementation, et que nous maintenons aujourd’hui ».

Il faut bien avouer que Cambridge Analytica devait au moins être sur les radars de Facebook pour de potentielles violations de la politique de sécurité du réseau social, et ce dès septembre 2015. Les employés à l’origine des e-mails auraient même été jusqu’à passer du temps avec des développeurs de l’entreprise pour tenter d’enquêter et de trouver des solutions à ce problème. Ce n’est pas le fait que Facebook ait été mis au courant dès septembre qui est dramatique, mais plutôt son manque de considération total face à l’alerte donnée.