C’est une page de 150 ans d’automobile qui se tourne, ce 28 octobre. Les législateurs de l’Union Européenne sont parvenus à un accord sur une loi qui interdira la vente de voiture et camionnette thermique à partir de 2035. Un objectif important pour atteindre la neutralité carbone sur le Vieux Continent en 2050.

De puissants objectifs qui n’impactent pas les petits constructeurs en 2030

L’Union Européenne représente l’un des marchés les plus importants du secteur automobile. Cette décision s’apprête à changer considérablement le transport mondial, même si cet accord de loi doit être définitivement voté par le Conseil de l’Union Européenne et le Parlement. À moins qu’il n’y ait de désaccords majeurs, les députés ne devraient apporter que des changements mineurs au texte de loi.

Celui-ci acte plusieurs objectifs : d’ici 2030, les nouvelles voitures devront réduire leurs émissions de CO2 de 55 %, et les camionnettes, généralement utilisées pour les déménagements et les livraisons, seront limitées à 50 % de moins. 5 plus tard, en 2035, les constructeurs seront obligés de réduire les rejets de CO2 des véhicules mentionnés à 100 %.

Dans les détails, une clause dite « Ferrari » permet à certaines marques d’échapper à cette nouvelle réglementation. Les constructeurs produisant moins de 10 000 voitures et 22 000 camionnettes ne seront concernés que par l’objectif final. D’autres fabricants de voitures utilisant des carburants alternatifs, comme le E85 ou le GPL, ne seront pas inclus dans les clauses de 2035.

Ces clauses font l’objet de critiques de la part de l’opinion publique. Les écologistes parlent de lacunes, qui ralentissent l’objectif principal de la réduction des émissions. D’autres politiques évoquent ces amendements comme des apaisements avec l’une des industries les plus vieilles. Cependant, des zones floues restent à élucider : le texte indique une exception pour les véhicules thermiques « en dehors du champ d’application des normes relatives aux flottes ». Les parlementaires ont déclaré que la loi serait complétée pour préciser l’encadrement de la vente des camionnettes pour les pompiers ou les ambulances.

Cette nouvelle législation est la première partie du plan Fit For 55 à émerger des négociations. Il s’agit d’un ensemble de loi visant à réduire de 55 % les émissions de CO2 sur le Vieux Continent d’ici 2030. L’objectif final de l’Union Européenne est d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Les autres parties du plan s’attaquent à l’exploitation des sols, la création des carburants pour le secteur naval et l’industrie aéronautique.

Quid des stations de recharge pour les voitures électriques ?

Ce tout électrique, les géants de l’automobile y sont déjà préparés. La plupart des grands constructeurs automobiles, européens comme étrangers, ont établi des plans pour ne plus fabriquer de voitures thermiques sur le long terme. Un problème subsiste :la recharge des véhicules électriques. D’une part l’Union Européenne devra se questionner sur la méthode de production de l’électricité distribuée. D’autre part, elle devra soutenir le développement du nombre de stations.

Aujourd’hui, hors période de pénurie, il est assez simple de trouver une station-service pour alimenter son véhicule. Lorsqu’un conducteur souhaite recharger son engin électrique, il doit faire plusieurs kilomètres de plus que les autres, et parfois attendre plusieurs heures avant d’atteindre le plein. Une expérience qui n’encourage pas toujours à quitter les moteurs thermiques.

L’Europe dispose actuellement de 300 000 bornes avec l’objectif de multiplier ce chiffre par 10 d’ici 2030. Parfois, des constructeurs investissent, eux-mêmes, pour développer un réseau fonctionnel. À l’instar de Tesla qui a implanté de nombreux superchargeurs dans le monde, et qui teste une ouverture aux autres marques. Également, les stations essences développent petit à petit leur offre, avec des bornes de recherche, agnostiques cette fois.