La Banque de France a testé (pdf) l’utilisation d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) sur le marché de la dette française durant 10 mois avec la technologie blockchain. Les plus grands groupes actifs sur ce marché ont participé, BNP Paribas, Crédit Agricole CIB, HSBC et la Société Générale avec l’Office de la dette publique.

Un test concluant selon son initiateur

Selon le Financial Times il s’agit de « l’un des essais les plus significatifs à ce jour des cryptomonnaies dans un marché établi de premier plan ». L’expérimentation a porté sur tout un panel d’opérations sur le marché des obligations, émission de nouveaux titres, négociations sur les marchés primaires et secondaires, accords d’achats, paiement de coupons, remboursement d’opération.

L’essai a été mené par le dépositaire de titres Euroclear. Ce dernier s’est associé à IBM pour concevoir les fonctionnalités de la blockchain. 500 instructions sur les marchés primaires et secondaires ont été exécutées. Euroclear n’a pas dévoilé la valeur de ces transactions.

Le test cherchait à évaluer si les opérations précédemment citées pouvaient être exécutées sur une plateforme blockchain. L’objectif du côté des acteurs de cette expérimentation était également de jauger l’intérêt de cette technologie dans cette expérimentation.

Selon Isabelle Delorme, directrice générale adjointe d’Euroclear France, le résultat est un franc succès. Elle a déclaré, que « ensemble, nous avons réussi à mesurer les avantages inhérents à cette technologie, concluant que les monnaies numériques de la banque centrale peuvent régler la monnaie de la banque centrale en toute sécurité ».

La Banque de France tient le bon bout

L’expérience s’est déroulée dans le cadre d’un programme lancé par la Banque de France en mars 2020. Ce programme vise à étudier la façon dont les MNBC sont échangées et réglées entre intermédiaires financiers une fois devenus des jetons fournis par la Banque Centrale. Plusieurs expérimentations avec divers partenaires ont déjà été exécutées avec, semble-t-il, des résultats satisfaisants sur la compatibilité entre cryptomonnaies et infrastructures financières traditionnelles.

Ces expérimentations sont poussées par les banques centrales qui craignent de perdre la main sur la politique monétaire. Les politiques autour du globe redoutent les émissions de cryptomonnaies hors de leurs juridictions comme le Bitcoin ou le Libra, devenu Diem, que promet d’émettre Facebook.

Certains pays sont particulièrement en avance, c’est le cas de la Suède et surtout de la Chine. L’interdiction des cryptomonnaies dans l’Empire du Milieu est une façon de dégager la place pour le yuan numérique déjà en circulation dans le cadre d’essais grandeur nature. En Europe, la France apparaît comme l’un des pays les plus actifs dans le secteur pour l’émergence d’un futur Euro numérique.