Les ministres des finances de l’Union européenne ont pris une décision : pas de cryptomonnaies privées autorisées en Europe tant que leurs risques ne sont pas tous identifiés. La Libra, qui pour l’heure est enthousiaste sur le plan technique mais discrète sur ses difficultés, par exemple, risque donc de passer encore quelques moments compliqués avant de pouvoir, potentiellement, être autorisée en France, comme le rapporte Reuters.

L’Europe n’acceptera pas d’accord mondial concernant les cryptommonnaies privées

Dans un communiqué de presse joint, les ministres des finances de l’Union européenne ont déclaré qu’« aucun accord mondial sur les ‘stablecoins’ ne devrait entrer en vigueur dans l’Union européenne tant que les défis et les risques juridiques, réglementaires et de surveillance n’auront pas été correctement identifiés et traités ». Les stablecoins sont des cryptomonnaies stables, indexés à une monnaie courante.

Des règles européennes pourront être envisagées pour intégrer et réglementer ce genre de cryptomonnaies en Europe. La Commission européenne travaillerait déjà sur ces règles.

Cette non-autorisation actuelle des cryptomonnaies privées et en particulier de la Libra en France a d’ores et déjà eu des conséquences : Mastercard et Visa, les deux géants des paiements ont abandonné le projet au mois d’octobre, tout comme un quart des donateurs présents initialement pour soutenir le projet.

La cryptomonnaie de la BCE serait sur la bonne voie

Lors de la séance publique où le cas de Libra et des autres cryptomonnaies stables a été évoqué, les ministres de l’économie en ont profité pour saluer le travail de la BCE qui travaille actuellement à créer sa propre cryptomonnaie. Cette monnaie numérique publique serait principalement vue comme l’alternative judicieuse aux offres privées.

Si cette cryptomonnaie venait à voir le jour, elle serait tout d’abord testée par les institutions et grands groupes européens. Cette idée de cryptommonaie serait bien évidemment une astuce pour contrer le projet Libra. Elle permettrait entre autres d’améliorer l’efficacité du système financier européen.

Aussi, cette monnaie publique serait plus acceptable pour les régulateurs européens, bien qu’elle comporterait elle aussi des risques, notamment en matière de blanchiment d’argent.