La banque centrale européenne (BCE) a annoncé qu’elle lancerait le 1er novembre, la phase « préparatoire » de son projet d’euro numérique. D’une durée de deux ans, cette nouvelle étape permettra à l’institution basée à Francfort de savoir si elle peut émettre cette monnaie numérique de banque centrale (MNBC) à moyen terme.
Une phase cruciale pour l’avenir du projet de monnaie numérique européenne
Comme le précise le communiqué de la BCE, « il s’agira notamment d’achever la rédaction du recueil de règles pour un euro numérique et de sélectionner les fournisseurs en mesure de concevoir une plateforme et une infrastructure pour un euro numérique ». À la fin de cette phase, en octobre 2025, le Conseil des gouverneurs de la BCE se réunira pour décider de la création de cette MNBC.
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Officiellement lancé en juillet 2021, le projet d’euro numérique fait son bonhomme de chemin. Il a débuté par une phase d’enquête puis de prototypage qui a duré deux ans. Ces étapes ont permis d’évaluer une multitude de modèles de conception et de distribution pour une monnaie numérique, mais aussi d’évaluer les attentes des entreprises et citoyens européens sur sa conception, sa distribution et son utilisation.
À partir des résultats tirés, la BCE a conçu sa MNBC et entre dans cette phase préparatoire. « Nous devons préparer notre monnaie pour le futur », a déclaré Christine Lagarde, la présidente de la BCE. « Nous envisageons l’euro numérique comme une forme numérique d’espèces qui pourrait être utilisée pour tous les paiements numériques, gratuitement, et qui garantirait le plus haut niveau de confidentialité. Il coexisterait avec les espèces, qui seront toujours disponibles, afin de ne laisser personne de côté, » précise-t-elle.
Avec l’aide de la Commission européenne, la BCE va réglementer les usages de l’euro numérique
En juin dernier, la Commission européenne avait dévoilé les contours de l’euro numérique, présentant les bases ce qui pourrait bien être le cadre législatif autour de son usage. Plusieurs instruments seront développés puis mis en place par la BCE pour limiter l’utilisation à outrance de cette monnaie, avec notamment l’introduction d’un plafond de 3 000 euros.
L’euro numérique serait disponible pour toute transaction, sans nécessité de connexion Internet, et les commerçants seront contraints d’accepter cette nouvelle monnaie, sauf exception. Ces paiements hors ligne offriraient « un niveau de protection de la vie privée similaire à celui des transactions en espèces », selon la Commission européenne.
Justement, la question de la vie privée reste centrale aux yeux du Comité européen de la protection des données (CEDP). Parallèlement au lancement de la phase préparatoire de l’euro numérique, L’organisme européen a demandé à des garanties plus strictes en matière de confidentialité. « Un niveau élevé de confidentialité et de protection des données est déterminant pour obtenir la confiance des citoyens dans cette nouvelle monnaie numérique, » a déclaré Irene Loizidou Nicolaidou, vice-présidente de la CEDP.