La filiale italienne de Vodafone aurait obtenu le 20 mai l’autorisation du gouvernement italien du Premier ministre Mario Draghi d’utiliser de l’équipement Huawei pour son réseau 5G. À l’image de la France, l’Italie cherche une voie médiane, entre l’interdiction pure et simple de l’entreprise chinoise et la laisser prospérer librement sur le marché italien de la 5G.

L’Italie donne une « approbation conditionnelle »

Selon les sources de Reuters, qui a révélé l’information le 31 mai, l’Italie a fait usage d’un droit spécial pour bloquer ou imposer des conditions particulières aux accords commerciaux impliquant des fournisseurs non européens dans des industries stratégiques.

Ce pouvoir, mobilisé trois fois depuis 2012, a été utilisé pour poser certaines restrictions à Huawei. Tout d’abord l’entreprise sera limitée dans ses interventions à distance en cas de problèmes techniques. Selon une personne proche du dossier, un seuil de sécurité particulièrement strict a été mis en place.

L’Italie, comme beaucoup d’autres pays alliés des États-Unis, marche sur des œufs autorisant Huawei sur leur territoire. La discrétion de Rome sur l’accord entre l’entreprise chinoise et Vodafone l’indique. En décembre 2019, alors que l’administration Trump avait déjà placé Huawei sur liste noire depuis plusieurs mois, le gouvernement italien de l’époque avait émis le souhait d’autoriser l’entreprise à fournir des équipements.

Les atermoiements des gouvernements italiens avec Huawei

Pourtant en octobre 2020, l’ex-Premier ministre Giuseppe Conte, du même gouvernement, avait interdit Fastweb, la filiale italienne de Swisscom, de signer un accord avec Huawei. À l’époque Huawei était pressenti pour se charger des cœurs du réseau 5G, l’une des plus sensibles. Un mois plus tôt, Mike Pompeo, alors secrétaire d’État de Donald Trump, avait averti l’Italie du risque que représente Huawei pour la sécurité intérieure de la botte.

Depuis l’élection de Joe Biden aux États-Unis, la relation entre Huawei et les États-Unis n’a pas évolué. Le PDG de l’entreprise chinoise a tenté de tendre la main à la nouvelle administration, alors que ses résultats financiers subissent les conséquences des sanctions américaines. Pour le moment, le nouveau président américain ne semble pas enclin à changer de politique vis-à-vis de Huawei.