Le 12 février 2020, la région Grand Est a alloué une aide de 800 000 euros à Huawei pour la construction de sa première usine hors de Chine, en France, au sein du Business Parc de Brumath. Si l’attribution de la subvention n’avait pas été mise dans le débat public, une publication du député européen Raphaël Glucksmann a changé la donne.

Le 24 février 2021, sur sa page Instagram, Raphaël Glucksmann a interpellé le président de la région Grand Est : « Ce 12 février vous avez décidé de soutenir et financer l’installation de Huawei à Brumath (Alsace) avec de l’argent public. Tout en étant conscient que cette entreprise est complice des crimes contre l’humanité – esclavage, surveillance de masse, déportation… – visant les Ouïghours ».

« Brumath se situe au milieu des unités de l’armée de Terre dédiées au renseignement »

Le député socialiste européen insiste particulièrement sur les accusations d’espionnage portées à Huawei au profit du gouvernement chinois. Ces craintes ont d’ailleurs conduit à la mise de côté de Huawei de plusieurs réseaux télécoms, notamment en France, en Italie et au Royaume-Uni. Sur ce point, ce qui inquiète particulièrement Raphaël Glucksmann est que « Brumath se situe au milieu des unités de l’armée de Terre dédiées au renseignement. Selon des spécialistes, le site de Brumath est en France “l’un des secteurs qui concentre le plus d’unités militaires – qui plus est sensibles pour certaines – au kilomètre-carré » ».

Parmi les 15 entreprises ayant reçu une aide aux grandes entreprises de la part de la région Grand Est, Huawei a décroché le deuxième budget le plus élevé tout en ayant le coût global du projet le plus onéreux. La subvention la plus haute (un million d’euros) a été attribuée à l’entreprise thaïlandaise Indorama pour une « unité de fabrication de granules plastiques à partir du recyclage de bouteilles en PET » selon un document (pdf) de la région Grand Est.