Malgré les tensions commerciales qui ne s’affaiblissent pas entre les États-Unis et la Chine, les entreprises américaines vont encore être en capacité d’investir dans les trois géants chinois que sont Tencent, Baidu et Alibaba. Cette décision va toutefois contre l’avis du Pentagone et du département d’État, rapporte le Wall Street Journal.

En effet, les trois entreprises, en plus de dizaines d’autres originaires de Chine, ont été examinées par les autorités américaines pour leurs possibles liens avec l’armée de l’Empire du milieu, ainsi que les services de renseignement et de sécurité du pays. Si des preuves allèguent que c’est le cas, alors les firmes sont placées sur une liste spéciale appartenant au Pentagone, donnant aux investisseurs américains jusqu’au mois de novembre pour se défaire entièrement de ces dernières.

Pendant plusieurs semaines, des représentants du département du Trésor se sont opposés au Pentagone et au département d’État sur la question, et c’est donc le premier qui a obtenu gain de cause. Après une réunion finale entre ces personnes et le Conseil de Sécurité Nationale, qui lui aussi était d’accord pour intégrer les trois mastodontes chinois sur la liste, aucun accord n’a pu être trouvé. Baidu, Tencent et Alibaba ne vont donc pas figurer sur la liste, en revanche, neuf autres entreprises chinoises vont y être ajoutées, en plus de 100 filiales de firmes déjà inscrites sur la liste.

Selon Steven Mnuchin du département du Trésor, les trois entreprises sont beaucoup trop importantes pour apparaître sur la liste. Elles sont impliquées dans de très nombreux marchés, listées en bourse et en partenariat avec plusieurs sociétés américaines. Leur arrivée sur une telle liste aurait ainsi des retombées économiques catastrophiques et pourrait déstabiliser les marchés. La guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques a déjà eu de nombreuses conséquences négatives en mettant certaines sociétés de côté, et en forçant les investisseurs à laisser tomber certains produits dérivés des entreprises placées sur la liste.

Pour Roger Robinson, directeur général du groupe RWR, refuser d’interdire les trois entreprises « serait une recette pour que l’Amérique soit tenue en otage par le succès de la Chine dans l’accroissement de ses investissements sur les marchés financiers américains ». Sa firme a en effet réalisé un rapport attestant que la Chine cherche à créer une plateforme militaire de cloud computing. Pour cela, elle aurait, entre autres, enrôlé Alibaba et Tencent.